C'est en effet un nouveau pas. Une année scolaire (et pas uniquement scolaire) s'achève, des vacances en sont à un peu plus de leur moitié, et il est grand temps de mettre un terme au passé. Mieux vaut partir à nouveau pour une nouvelle et grande aventure.
Afin de ne pas réitérer les possibles erreurs passées, ce journal sera simple, sans prétention, pas larmoyant, anti dépressif, je l'espère, mais en tout cas pas déprimé. Il sera alimenté, régulièrement si je le puis, par toutes sortes de pensées, toutes positives, j'en fais le voeu public. Il sera mon soutien, ma base, ou tout ce qu'on veut...

Alors, d'abord, pourquoi Ghost in the Shell ? Ce titre, tiré - ma reconnaissance éternelle à ceux qui le savent déjà - de la bande dessinée de Masamune Shirow, et donc aussi du film qui en a été tiré, par Mamoru Oshii (deux chefs-d'oeuvres, chacun à leur façon) est à mon avis plein de sens et de symbolisme.
Je n'en ai jamais discuté avec personne, ni n'ai vraiment lu quoi que ce soit à ce sujet, mais ma reflexion m'a conduit à donner deux interprétations à ce titre.
Motoko Kusanagi D'abord, celle évidente donnée par la BD, dans laquelle "ghost" désigne la conscience humaine, par opposition à une intelligence artificielle. "shell" est alors la boite cranienne des humains, ou l'enveloppe en titane (si je me souviens bien) qui contient le cerveau du cyborg qu'est le Major Kusanagi.

Le second sens, que j'ai mis un moment à comprendre (et peut-être même que je suis complètement à côté de la plaque), serait le suivant : "shell", en informatique, désigne une couche logicielle qui fournit une interface entre, en général, l'utilisateur, et un composant logiciel plus interne tel que le coeur d'une application, ou le noyau du système (voir la Wikipedia à ce sujet pour des explications moins... brouillones).
Et alors apparaît à mes yeux un monde de sens et de sous entendus, se dévoilant instantanément... Un monde... Car pour moi, tout le concept du cyber espace (ou cyberspace pour les franglophones irrécupérables commes moi) est contenu dans cette phrase... "Ghost in the Shell"... L'ordinateur, depuis son fonctionnement inconpréhensible et quasi miraculeux, aux incroyables merveilles techniques que sont les réseaux, la programmation, la sécurité, les applications... Tout... Tout pour moi est rempli de fantômes.
Une telle complexité, ce fourmillement presque infini de choses, il me fascine, et me fait presque peur. J'ai peine à imaginer que tout cela n'est physiquement dû qu'à des courants éléctriques dans des milliards de composants. Rien que bouger la souris, et voir des pixels changer de couleur de manière à simuler le déplacement d'une petite image à l'écran me sidère. Et encore, ce n'est que la partie visible du glaçon. Pour avoir utilisé - un peu plus que la moyenne - un système d'exploitation tel que GNU/Linux, j'ai découvert des mondes presques effarants. Des univers contenus dans une petite boite posée sous mon bureau.

J'ai peine à expliquer ce que je ressens au travers de cette phrase. Dans la BD (et le film) sus-nommés, de l'océan d'information qu'est le réseau global imaginé par l'auteur, émerge une forme de conscience spontanée, une IA "naturelle". C'est probablement le fantôme dont parle le titre.
Pour moi, des fantômes émergant ainsi du cyberespace, il y en a des milliards. Quand je tente de m'imaginer à quoi peut ressembler l'esprit humain, le theâtre de ses pensées, me vient exactement la même image que lorsque je tente de me projetter dans le cyberespace. Un endroit infini, plein et vide à la fois. Cyborg Plein d'information, de connections, d'amas de choses interconnectées, des pôles d'activités, éloignés les uns des autres par un vide infini, mais reliés par des filaments fins qui assurent la cohésion de l'ensemble. (Oui, je sais, il est plus facile de s'imaginer ça quand on est fatigué et/ou sous extazy, mais moi je vois les choses comme ça).
Et à chaque intersection, chaque endroit où la complexité dépasse un seuil, je vois un fantôme, un spectre de ce qui n'est pas vivant, mais aurait pu l'être, une entité malheureuse de ne pas exister.
Car tout cela, on le sait, n'est qu'électricité et circuits életroniques n'est-ce pas ? Mais alors, nous qui ne sommes que chairs, tissus, cellules... Pourquoi pensons-nous ? Sommes-nous vivants ou bien simplement machines biologiques, comme les ordinateurs sont des machines électroniques ?

Le fait même d'utiliser le concept abstrait de "logiciel"... Le logiciel n'a pas d'existence physique, il n'est que l'arrangement organisé de 0 et de 1 dans la mémoire vive de l'ordinateur. Il n'est que configuration de la matière. Je reviens alors à nous (pauvre pêcheurs). N'est-ce pas exactement ce que nous sommes ? Une organisation de la matière ? Un tas de cellules, oui, mais organisé. Et un être humain entier, n'est qu'ensemble d'organes faits pour travailler ensembles, chaque organe n'étant lui-même qu'un amas de tissus. Et on peut décomposer ainsi en cellules, molécules complexes, atomes !

Alors voilà. D'un système de base purement physique et concret émerge un niveau d'abstraction supérieur. C'est cela que j'appelle "fantôme". L'abstrait.

Et oui, tout ça à partir d'un simple titre de manga (mais pas des moindres). Mais je l'ai ruminé, et nombres d'oeuvres de science-fiction font de même pour ce thème essentiel : la conscience, l'intelligence, l'émergence. Pour n'en citer que quelques uns, Les Robots (Asimov), Avalon (Mamoru Oshii aussi), et même Matrix, film dont il est difficile de parler sérieusement dans le climat à la fois injustement destructeur et naïvement approbateur qui l'entoure. Intelligence Artificielle, de Spielberg, aussi.

Bien, je crois que j'ai assez étalé de blabla, mais c'est un thème qui me tient extremmement à coeur (un de mes projet de roman est centré dessus, d'ailleurs), et il fallait bien que j'explique le pourquoi du comment du titre de mon blog.

À bientôt, donc lecteur, si je ne t'ai pas donné la nausée à tout jamais avec mes histoires à dormir debout.