Bons baisers d'Helsinki

lundi 30 mars 2009

Hérisson, étrangers et crêpes

Mercredi, la moitié « international » de mon comité de ma guilde organisait une visite d’Helsinki. Moi j’ai moyennement organisé, vu que je ne connais pas vraiment la ville. Je me suis occupé de tenter de motiver des gens à venir. « Oui oui, ça a l’air sympa je viendrai ». Mon œil. Au final il y avait deux personnes. Oui deux, plus nous trois organisateurs. Bandes de flemmards ! Et puis Timo et Heli, malgré qu’ils soient du coin, ont la très finlandaise tendance à tout trouver complètement ennuyeux. Blasés ! Mais au final on avait préparé un chemin avec des choses à voir, et on s’est baladés pendant presque trois heures dans le froid. Le programme :

- Bus de Otaniemi à Kamppi, le centre du centre-ville.

- Marcher jusqu’à Temppeliaukion Kirkko, une église ronde enterrée dans la roche complètement belle. Le grand-père de Heli a participé à la construction, donc c’est la grande classe.

- Puis on s’est baladés dans le quartier de Töölö, pour revenir sur Mannerheimintie, grand boulevard qui traverse la ville, au niveau de Eduskunta talo, le parlement finlandais.

- Puis direction le nord, en passant le long de Finlandia talo, une grande sale de concert, puis en marchant sur l’eau de Töölönlahti. C’est là que le temps s’est gâté en quelques minutes, passant de grand soleil à vent et neige. Au milieu du lac, il faisait frisquet. Et froid, en fait. Les moins quelques degrés passent beaucoup mieux avec le soleil. Étrangement.

- Plus haut, c’est l’opéra d’Helsinki, et encore plus haut, le stade olympique, et sa tour du haut de laquelle on a une vue impressionnante sur les environs. Les environs très loin, même, vu comme le pays est plat. On devinait même un bout d’Otaniemi, au-delà de la baie et des îles. Une fois congelés, le soleil est revenu, et le plan était de prendre le tramway pour faire un gros bout de chemin, et c’est donc ce que nous avons fait. C’est une ligne qui fait un 8, et qui nous a baladés dans les quartiers de Kallio, Hakaniemi, Kruununhaka, le centre, Kaivopuisto (le parc au tout au sud de la ville), et remonté jusqu’au port « sud » (bien que ce ne soit pas le plus au sud…). Là on est descendus pour éviter de boucler, et on a donc vu le port, le palais présidentiel (tout rikiki), la cathédrale orthodoxe Uspenski.

- Et enfin, direction le centre à nouveau, le long de Aleksanterinkatu, grande rue commerçante. Elle passe à côté de la place du sénat, où trône l’impressionnante cathédrale d’Helsinki, aux côtés du sénat et du bâtiment principal de l’université d’Helsinki.

Maintenant vous pouvez tout relire avec mes photos sous les yeux, un plan, ou encore plus joli, des photos aériennes comme sur http://kartat.eniro.fi/ (« kopterinäkymä »).

Le lendemain soir, il y avait Ulkositsit, soit le sitsit pour les extérieurs. L’autre moitié de mon comité a invité des gens de pleins de guildes de un peu partout en Finlande, plus 60 personnes de SIK, tout ça à Smökki. J’avais pour ma part réussi à convaincre plusieurs étrangers à venir, donc on avait une table animée. Cela dit, le sitsit était pas le meilleur de tous les temps (malgré le chœur qui a chanté) parce que tous les invités ont fait des discours, offert des cadeaux, raconté des blagues à tour de rôle, chanté leurs chansons locales, et c’était trèèès long. La suite au sauna était chouette, et ça faisait longtemps que je n’étais pas allé au sauna, alors c’était d’autant mieux. Et puis rencontrer des gens d’autres milieux c’est intéressant aussi. Un regard neuf sur les choses qui désormais paraissent naturelles. Et le truc amusant, c’est que comme il y avait des gens qui venaient de très loin, les organisateurs ont pas trop osé les mettre dehors, donc ça a duré jusqu’à 6h du matin, alors que la plupart du temps, à une heure tout le monde est chez soi. Le truc encore plus amusant c’est que le lendemain matin j’avais des devoirs à faire. Oh yeah.

Et last but not least, le mystico-mythique samedi après-midi crêpes ! J’avais invité plein de gens à venir se goinfrer dans la plus grande tradition centralienne, et ça a été un succès monstrueux. Autant de gens dans mon appartement, à manger boire et s’amuser au lieu d’être tout seul dans sa chambre à regarder la télé, ça fait plaisir. Au plus fort de la soirée on était une bonne douzaine. Il a même fallu déplacer mon canapé dans la cuisine pour que tout le monde puisse s’asseoir. Et puis tout le monde s’est essayé (avec plus ou moins de succès) à faire des crêpes. Et à prononcer « crêpes », aussi. Et on a même dû demander à Juulia d’amener du lait avec elle pour pouvoir refaire une fournée de pâte. En tout on a utilisé 1 kg de farine, 12 œufs, 2 litres de lait et le reste je ne le compte même pas, ça fait trop peur (sucre, confiture, miel, chantilly, crème…). Au final, j’ai ingéré plus de sucre en une soirée qu’en un an, mais c’était vraiment super. Je pense que je vais réitérer un de ces jours. Possiblement avec autre chose que des crêpes. On a émis l’idée que chacun amène quelque chose de son pays (classique, mais tellement miam !). Bref, à voir.

Et le encore plus mieux, c’est qu’il restait de la pâte. Donc dimanche soir, j’ai mangé des crêpes devant la télé.

Ah, et pourquoi un hérisson ? C’est la première chose que l’on a vu à l’arrêt de bus pour partir à Helsinki. Un hérisson tout mignon qui se dandinait là où la neige avait fondu. Magique.

Le bonheur est fait de simples choses…

mercredi 25 mars 2009

Hiver, ô mon hiver...

Et voilà, l'hiver passe. Est presque passé. Depuis ma dernière entrée, presque deux mois se sont écoulés, riches en rebondissements, mais aussi en moments ennuyeux et quelconques. Passons donc les moments quelconques.

Morceaux choisis.

Talvipäivä : le jour de l'hiver. Plein de teekkarit en haalarit qui font pleins de trucs idiots dans la neige. Sur la glace. Sous la neige. Et autres. Je n'étais pas là (ah, études, études...), mais je suis allé aux diverses fêtes le soir, sauna entre autres, et ça avait l'air épique. Ici, on aime l'hiver.

Sitsit international. Comme je suis plus ou moins chargé d'aider et d'occuper nos membres étrangers, nous avons organisé un sitsit pour eux. Il était tenu par les membres de la guilde chargés de la culture teekkari, et servi par ceux chargés de... servir, mais l'organisation était notre. C'était très chouette, surtout que j'ai fait plein de choses : motiver des gens à venir, faire une partie du miam, aller chercher les gens qui ne trouvaient pas l'endroit, gérer l'entrée, compter les sous, m'amuser, tout ça. Et Maria, qui tenait mon poste l'année dernière, m'a passé le flambeau ce soir là, vu que je n'étais pas au "voyage de changement de guilde" qui tombait avant mon avion... Elle m'a offert, comme le veut la tradition, quelque chose de Finlande (Koskenkorva) quelque chose que les finlandais croient français (des sortes de smarties qui effectivement sont tout sauf français), et une vidéo "culturelle" sur la vie en Finlande. L'année prochaine je ferai de même avec le ou la suivante. Ensuite il y avait une fête à Smökki, complètement indépendante de nous, mais qui nous a bien été utile comme après-fête.

Great World Tour sitsit. 5 guildes de l'université (nous, les mécanos, chimistes, bio-info, et les derniers je sais plus), chacune avec un thème (Afrique, Asie, Océanie, Amérique du Nord, Amérique du Sud). Déguisez-vous, soyez fous. Ah, ça a pas raté. J'ai rarement vu une foule aussi déchaînée. Les déguisements étaient variés et pour certains, très recherchés. On a eu des dictateurs, des tigres, des éléphants, des sauvages, des indiens, des Cléopatres (wahou), des surfeurs, des cheerleeders, et beaucoup beaucoup de fun. Et un sauna, pour la route.

Important. J'ai acheté des patins à glace, en solde 19 au lieu de 69 euros. Et ils sont biens. Et depuis je suis allé patiner tous les week-ends. Et ça c'est bien. Et patiner, j'aime. Notamment le lendemain de mon achat (voir cause et effet), SIK on ice. Une guilde, une patinoire, quelques gadins, et surtout, beaucoup de grâce. Oui oui. Je suis même allé patiner sur la mer. Et ça, ça c'est la classe. Sur la mer ! Et sinon je suis allé plusieurs fois à la patinoire, avec des gens qui viennent plus ou moins de pays où la glace ça n'existe pas. Drôle.

Semaine PoTa. PoTa c'est l'abréviation d'un truc en Finnois qui veut dire (je crois) différence de potentiel (mais quelle bande de gros geeks...) C'est la grosse soirée annuelle de la guilde. Ça coûte 70 euros, et il faut être fringué comme un pape (je trouvais déjà que pour les sitsits ils étaient franchement classe, mais alors là ils sortent l'artillerie lourde). Bon ben sans moi, surtout que c'est plein d'anciens, plein de discours sur la gloire éternelle de notre guilde, plein de rituels étranges, plein de traditions auxquelles je n'aurais rien compris de toutes façons. Mais c'est l'occasion d'avoir une semaine de festivités, autour du samedi soir fatidique. Un sauna pré-PoTa en pyjamas, plusieurs après-fêtes étalées sur plusieurs jours, et un conclusif sauna "remords" pour s'en vouloir et digérer sa gueule de bois en groupe. Mais le plus marrant, c'était Øhlhäfv, compétition de vitesse de buvage de bière, pour laquelle vient spécifiquement une équipe de l'université de Chalmers, Göteborg, Suède. Catégories bouteille, demi-litre, litre, et l'épreuve par équipe (une bouteille, deux demis, et un litre). Et il y a eu des équipes de un (45 secondes). Record litre : 3 secondes et des gouttelettes. Ah, ça vaut le spectacle. Détail qui tue : la bière est tiède, pour avoir plus de pression, et faire moins mal en passant. No comment.

Soirée jeux de société. Pas grand chose à dire, c'était amusant. Et y'avait un sauna.

Nuit du cinéma. Tennispalatsi, multiplex géant au centre d'Helsinki, fêtait ses 10 ans, ou 5, ou 20 (peu importe) et faisait la nuit des films à 1 euros. Toute la nuit, à partir de minuit. Donc un euro au lieu de 7,50 c'est bien. Donc j'y ai passé la nuit avec mes amis indiens. C'était bondé, mais du coup c'était assez chouette d'être mêlé à la population "normale" (entendre : pas étudiants en technologie). Des gens normaux, dans un lieu normal, pour une nuit anormale, c'était bien. Bolt (Volt en VF) en vraie 3D (avec lunettes spéciales et tout), complètement bien. The wrestler, complètement bien. La panthère rose 2, complètement dormi. Pour un euro, j'ai dormi dans un siège confortable et au chaud. Pas beaucoup d'hôtels aussi bon marché ! Mais vraiment, ce film est une insulte à à peu près tout, dont la langue française, le cinéma, la musique, la France tout court, et les spectateurs. Au petit matin de retour à Otaniemi, quand ça caillait à mort et qu'on était bien fatigués, on a pu voir quelques personnes aller à un sitsit. Oui, le matin. Y'en a un dans l'année. Le concept, c'est simple : manger (du petit-déjeuner), chanter, boire comme dans un sitsit, mais en pyjama. Et à 8 heures. Aller hein, skål !

(NB : "skål" c'est du suédois, mais à cause du passé commun et tumultueux de la Suède et de la Finlande, beaucoup de chansons à boire sont en Suédois, d'où le trinquage en Suédois à peu près aussi souvent qu'en Finnois ("kippis") lors des sitsits)

Fort heureusement, je n'étais pas inscrit, et je suis aller trinquer dans mon lit.

En vrac : quelques sorties café / balade entre amis à Helsinki. Ma nouvelle lessive sent tellement bon que des fois dans la journée je tombe en arrêt et je me demande "oah y'a un truc qui sent super bon ici", et je réalise que c'est moi.

Et encore : semaine d'examens, faut bien hein. Cinq examens, deux à l'arrache, mais grâce à Centrale, je suis très fort en examens à l'arrache (un d'entre eux impliquait la lecture d'un bouquin de 900 pages en deux jours. 900 pages imbitables sur... je suis pas trop certain, mais ce qui est sûr c'est que c'était du pipeau). Au final, j'ai tout gagné hein, parce que au fond c'est pas un secret, je suis une grosse pougne.

(NB : quand le vocabulaire de Centrale ressort, c'est que j'use et j'abuse de l'Anglais tous les jours, et que parfois ça fait du bien de m'exprimer sans avoir á réfléchir...)

NESU-sitsit : après l'effort, le réconfort, la semaine dernière mon comité de la guilde était invité à un sitsit chez nos cousins (éloignés) des écoles/universités de business/gestion, ainsi que l'étaient nos meilleurs ennemis mécanos, et d'autres comme des futurs avocats et médecins. Les traditions là-bas sont similaires à celles de nous autres teekkarit, avec de grosses différences. Par exemple, ils ne se taisent pas pendant les discours des autres, ils mangent quand ils veulent, et par contre il est interdit de sortir de table sauf pendant les pauses, où là tout le monde sort de table, fait la queue pour les toilettes, et va même se déhancher sur la piste de danse pendant que les plats suivants arrivent. Il y a des punitions pour les hors la loi (ce soir là ils ont eu à monter une sorte de représentation), et globalement c'est le souk dix fois plus que chez nous. Mais les clichés (bien fondés) d'écoles de business étant les mêmes ici qu'en France, il y avait beaucoup de filles, aucune de laide, et les mecs sont globalement des abrutis... Comme de par hasard... Et le placement était fixe (et aléatoire), donc je me suis retrouvé en (charmante) compagnie de parfait(e)s inconnu(e)s. Il faut tout de même voir aussi le bon côté des choses (en plus de "charmante" compagnie), les étudiants en commerce parlent beaucoup plus naturellement Anglais, et je ne me suis pas ennuyé une seconde. Ce qui n'est pas toujours le cas avec mes chers matheux.

Bowling : hier. Pour nouer un peu les liens avec les autres membres de mon comité, nous sommes allés au bowling ce soir. J'ai été mauvais, mais c'était amusant. Et on a mangé chinois. Et manger, c'est bien.

Maintenant : ben rien, le présent est déjà le passé, et demain je me lève tôt... Enfin 8h30, quoi. Récemment, "tôt" ça veut dire avant l'heure de manger. Et manger, c'est bien.

(NB à moi même : le comique de répétition, c'est drôle que si on en abuse pas)

Retard rattrapé. Ouf ! Enjoy, et n'oubliez pas d'aller voir les photos, j'en ajoute de temps en temps.

À l'année prochaine...

Il faut savoir que depuis le début des chutes de neige, il y a de la neige partout. Elle ne fond pas, contrairement aux trois flocons ridicules qu'on a généralement en France. Comme je l'ai dit plus tôt, il y a toute une activité liée à la gestion des chutes de neige : les routes sont dégagées, les trottoirs damés et couverts de gravier (pas de sel ni de sable ici, non). Et comme il neige régulièrement, partout où ce n'est pas de la route ou du trottoir, ça s'accumule, et c'est beau. Quand le ciel est couvert, il y a une luminosité incroyable, comme si tout autour de soi brillait. En plein jour, le ciel gris est exactement de la couleur du sol, et les bâtiments et arbres semblent flotter au milieu d'un nuage. On se croirait - avec un peu d'imagination, et j'en ai - dans un monde fantastique en noir et blanc, où la lumière ne montre pas les choses, mais l'absence de choses. Les objets qui nous environnent, arbres, rochers, graviers, voitures, même les poubelles prennent une allure fantomatique, flottante. Ils sont dessinés en vide sur une immensité blanche, pleine et omniprésente. Et la neige a ça de beau qu'elle absorbe les sons différemment. Tout est plus doux et cotonneux. Le murmure distant de la ville prend une résonance différente. Selon la qualité de la neige du jour, les pas ne sonnent pas pareil. Il y a la neige croustillante, si il a fait chaud hier, mais regelé cette nuit, et qui semble nous porter un moment, puis dans laquelle on s'enfonce jusqu'aux chevilles. La neige fraîche qui s'affaisse par à-coups et dont la vibration remonte le long de la jambe. La neige tassée, élastique, dans laquelle on voit presque à l'oeil nu le son se propager loin loin. La neige sucre-glace, tellement fine que l'on ne sent que la route dessous. La neige venteuse, et son tintement délicat sur les fenêtres d'une salle de cours, ou sur le tissu synthétique d'un manteau, et qui file sur la glace comme du sable sur une dune. Le soir, les lampadaires la colorent en rose, et les rues du campus semblent être tirées d'un village de vacances artificiel, ou un décor de cinéma fait réalité. Les arbres, les voitures, les toits sont couverts et brillent dans la nuit. Le calme est apaisant. À travers les arbres omniprésents, on ne voit pas la différence entre le sol, la mer qui nous entoure et que nous surmontons, le ciel gigantesque qui nous englobe et que nous admirons. La neige recouvre tout et efface les limites. La route, le trottoir, la forêt dans laquelle ils sont creusés, la mer. Tout est couvert, et les anciens chemins n'ont plus lieu d'être. Certains éléments familiers du décor ont disparu. Toutes les pistes sont hors-piste et cette nouvelle liberté est exaltante. Naviguer à travers bois, marcher où personne n'a marché avant. Gravir les reliefs auparavant inaccessibles. Découvrir de nouveaux endroits, quand on croyait tout connaître. Et recommencer à chaque fois que les flocons tombent à nouveau, effaçant toutes les traces de nos futiles cheminements. Et l'air froid est si bon. Il sent l'hiver, il porte avec lui le calme qu'il représente. Chaque inspiration réveille le corps et rappelle à quel point c'est beau de se sentir vivant. Il m'arrive souvent, le soir blotti dans ma couette, d'ouvrir ma fenêtre quelques instants et de laisser l'air froid tomber sur mon visage, gonfler mes poumons. Et viennent m'apaiser mille souvenirs de grand air, de vents marins, de nuits à la belle étoile, de feux de camps, de forêt, de bruits nocturnes.

Quant aux jours où le ciel est clair et que le soleil brille... La neige est simplement éblouissante. Le bleu sombre du ciel, le blanc des nuages et de tous ce que la neige a touché rappellent magnifiquement le drapeau finlandais. Le rouge des bâtiments du campus et le vert des épines des arbres forment avec eux une palette resplendissante. Même les banlieues quelconques et peu joyeuses - qui sont aussi tristes que les nôtres - prennent une allure glorieuse et fière sous la neige. Tout le gris des rues, les vieux bâtiments sales et les architectures sans beauté sont effacés par la neige. La pureté de ce blanc parfait rend beau le moindre coin de rue. Sous la neige, tout est égal, et égal au meilleur.

Je pourrais continuer des heures. Mentionnons seulement la mer, ou plutôt le fond de la baie qui entoure Otaniemi, et qui est gelée. La mer, d'ordinaire plate et n'autorisant pas l'aventure, est maintenant plate et solide. Au début simplement glace. Selon certain au moins un mètre de glace, largement assez robuste pour les marcheurs, patineurs, et mêmes les voitures. Depuis, elle aussi est couverte de neige, et s'est transformée en désert. Comme les grands plateaux que l'on ne voit que dans les documentaires, mais ici. Et traverser la mer à pied, je n'irai pas jusqu'à dire que c'est biblique, mais ça a très certainement quelque chose de mystique. À mi-chemin entre deux morceaux de rochers, le continent, une île, les distinctions perdent leur importance. Le lieu autrement réservé aux instables navires, étrangers à la mer et invités temporaires, est accessible aux commun des mortels, pédestres et gauches sur la neige épaisse et la glace glissante. À mi-chemin, le monde est plat, et dans la distance on entrevoit au dessus de terres déjà souvenirs fugaces et lointains, un coucher de soleil qui semble d'un autre monde.

Une bande de neige a été dégagée, conduisant d'un bord à l'autre, où patinent les autochtones dès que le temps est beau. C'est comme une route au milieu du désert, quasi rectiligne et qui conduit vers des terres inconnues à perte de vue. D'autres n'ont pas besoin de route, et skient ou surfent avec ou sans voile. On entend des enfants, aussi, et des chiens.

Ces jours-ci, la chaleur revient. La neige fond. Certains jour, elle tente de revenir, et le soleil qui la rend si belle l'en empêche. On redécouvre des paysages oubliés, les objets reprennent leurs places dans notre environnement. La neige fond. Parfois la nuit est fraîche et l'eau gèle à nouveau, retardant un peu son départ. Des centaines de mètres sont des patinoires, mais en pente. La neige fond. Les écureuils courent à nouveau, les oiseaux chantent. Il y a comme un parfum de printemps.

La neige est venue, et part. Elle va me manquer.

mardi 27 janvier 2009

Lisää viinaa mun lasiin... (sur un air connu)

[Discontinuité]

... et en sortant du terminal 1 de l'aéroport d'Heslsinki-Vantaa, il neigeait à gros flocons. Dans les lumières des énormes spots qui éclairent la gare routière, ils virevoltaient avec une grâce à couper le souffle, portés par un vent capricieux et changeant, sur fond de ciel nuageux vaguement rosé. Il faisait -5 degrés. C'était beau. Juste beau. Mrââh j'aime ce pays.

Nouvelle période, nouveaux cours (pour les curieux : Méthodes de codage, Communications mobiles, Bases du génie logiciel, Théorie du télé trafic, et bien sûr, Finnois). Mis à part le mercredi matin où j'ai trois amphis en même temps et le vendredi où j'ai cours en continu de 8 à 16 (fictioooon), c'est raisonnable. J'aime beaucoup Méthodes de codage et Théorie du télé trafic, donc ça compense les deux autres qui sont pas passionnants. Aussi, je n'ai plus la même prof de Finnois, donc je suis un peu déçu. Et en raison de mon emploi du temps, j'alterne entre deux autres. Une jeune pas terrible du tout, et la responsable du cours qui semble aussi bien que ma prof d'avant. On verra.

Le mardi soir, premier évènement où je vais en tant qu'organisateur : sauna international, pour la nouvelle fournée de gentils nouveaux. Ils sont là depuis la semaine d'avant, donc j'ai raté leur jour d'orientation, et c'est l'occasion de les découvrir. Et de me montrer. Et de leur expliquer que on est là pour eux, et que si ils ont besoin d'aide, de conseils, de tout ça, on est là pour ça. Et tout. Il y avait de tout, des italiens, népalais, étasuniens, mexicains, équatoriens, australiens, chinois, japonais, et j'en passe. Et plein de finlandais, donc c'était bien aussi. On a même eu la visite de notre grand chef de guilde. C'est un mec bien, il pense à nous pauvres étrangers perdus dans un nouveau monde. Il y avait aussi des jeux de société, et un sauna rikiki que je n'avais jamais vu avant. C'est au dernier étage d'un bâtiment de ma rue, et il s'appelle logiquement Kattosauna, soit le sauna du toit. En tant que mec super important (hum) je suis arrivé en avance pour préparer. Il n'y avait pas grand chose à faire, mais du coup j'ai vu l'envers du décor. Comme prévu, deux "hôtes" de la guilde ont amené des caisses de trucs à boire. Ce sont eux qui se sont occupés du bar. Nous avons préparé quelques grignotis et des petits panneaux pour expliquer les horaires du sauna (fille/garçon). Et après, ben, c'était sauna. Beaucoup d'étrangers s'y sont essayé. On a bien blablaté, on leur a posé plein de questions, on s'est bien amusé. Et à la fin, on a mis tout le monde dehors, rangé, et fermé. Déjà que d'habitude je pars toujours avec les derniers, là je ne pouvais pas partir encore plus le dernier. Donc j'étais tout content tout fier, et voilà. Niark.

Jeudi après-midi, nous avons eu une autre réunion d'UTMK dans la salle de la guilde. Donc je peux vous parler de la salle de la guilde. Elle a été rénovée au début de l'année et elle est toute belle. Au rez-de-chaussée de mon département, avec un beau logo SIK sur la porte. Dedans il y a un vestiaire, des canapés, des tables, des ordinateurs, une télé, une console de jeux, une cuisine, et plein de décos et de photos de la guilde. C'est ouvert à tous les membres, pour louser entre les cours, se retrouver, se détendre, passer le temps, se poser, ou tout ce qu'on veut. On peut y prendre un café pas cher (20 centimes) qu'on se sert soit même, et qu'on paye... quand on veut. Il y a une feuille où chacun a une ligne (si il veut hein), où il met une croix à chaque fois qu'il prend un café ou un thé ou quoi que ce soit. Puis quand il paye son dû, il surligne les croix, et continue. Il y a même une ingénieuse graduation en euros pour ne pas avoir à compter ses croix... Et on paye en mettant ses pièces dans une boite. J'aime les finlandais et leur honnêteté.

Dans la salle de la guilde, il y a une seconde pièce, plus petite, avec des canapés aussi. Il y en a même une troisième, contiguë mais non reliée, un peu différente, c'est le bureau de la guilde. Il n'est ouvert que de 12:00 à 13:15 et on peut y faire tous les trucs officiels ou moins officiels, comme acheter ses haalarit ou des badges, ou demander tout ce qu'on a à demander.

D'ailleurs comme c'était un peu bruyant dans la salle de la guilde, on a fait notre réunion dans le bureau.

Le soir même, c'était Laulusauna, littéralement sauna de la chanson, à Rantasauna (mon préféré !). C'était bien ! Le but c'était de chanter pleiiin de chansons de teekkarit. Donc il y avait là les fameux gens chargés de la transmission de la culture teekkari, et un mec avec un accordéon, et roulez jeunesse. Ceux qui n'avaient pas leur livre de chants ont pris des mini livres photocopiés et nous chantâmes. Et j'ai redécouvert avec très grand plaisir la beauté de l'accordéon. Avec nos voix enchanteresses, c'était de toute beauté. Fait curieux : il y avait plus d'étudiants étrangers que de fuksit finlandais. Bon par contre avec tous les vieux de la vieille de la guilde, au final les finlandais gagnaient quand même. Mais j'étais super fier de nous...

Plus tard, les fuksit ont eu l'occasion de passer leur test de chant. Oui oui, en vrai. Avec une partie écrite pour tester leur connaissance des paroles, et un oral. Et comme je suis fou (et que c'est requis sur la carte de fuskit pour avoir son chapeau à Vappu, le premier mai), je l'ai passé aussi. À l'écrit il fallait écrire en entier l'hymne des teekkarit (succès !), et compléter des mots laissés blancs de l'hymne de SIK (succès partiel). Puis il y avait un paquet de question (en Finnois) sur la culture des teekkarit... Quelle chanson on chante au début du sitsit ? À la fin ? Après quelle chanson on boit de l'eau ? Citer deux chansons comportant un solo. Quel est le titre de telle chanson. Qui sont machin et bidule ? Et autres que je n'ai pas comprises. En tout j'ai du répondre au tiers des question (en Finnois, s'il vous plait !). Et enfin il y avait une rédac sur je ne sais quoi, que j'ai laissée, bien sûr. Je crois que Saara et Ode les fuksikapteenit ont trouvé mon effort louable (voire dément) et je pense que ça leur a fait bien plaisir. Et pour l'oral, c'est simple, il fallait leur chanter deux chansons (avec le livre sous les yeux). J'ai choisi celles que j'aimais bien et youpidou. Succès total ! Ma carte de fuksi international est presque pleine. J'assure mon droit à porter le chapeau pendant Vappu. Youpi !

Et c'est pas fini ! Au moment où j'allais enfin me jeter à l'eau (enfin dans la vapeur bouillante, plutôt), Anna et Heta m'ont embarqué dans une nouvelle aventure. Qui s'est révélée être exactement la même qu'en début d'année en fait. Comme anciennes responsables de la culture, le rituel veut qu'elles emmènent les nouveaux responsables de la culture dans deux bars d'Helsinki, avec un étudiant étranger. Et ils ont été super, ils ont parlé Anglais tout du long, et on s'est amusé comme des rigolos. Et comme la dernière fois, c'est Jarkko, l'adorable copain d'Anna, qui est venu nous chercher en voiture.

J'ai donc pu vivre ce que c'est la conduite sur neige. Ben c'est... glissant. Les routes principales sont dégagées, mais il avait déjà reneigé par dessus. Et les routes moins principales sont fortement moins dégagées. Le dernier tournant avant le parking devant chez eux n'a pas... tourné. Allô, les roues ? Ça vous dirait de servir à quelque chose ? Bon, bien entendu ils ont l'habitude et conduisent prudemment, donc ça a fini par tourner, mais tout droit, 20 mètres plus loin c'était la mer. Elle a beau être gelée, je tenterais pas la glissade.

Eeeeenfin, que du bonheur. Faut bien compenser les huit heures consécutives de cours du vendredi hein... Pas vrai ?

lundi 26 janvier 2009

Petit Papa Joëëëël...

Aller, on continue avec... le lendemain, ouééé !

Le lendemain j'ai fait une lessive. Si si, je vous jure c'est marqué dans mon agenda. Et c'était la fête des Heini. C'est marqué aussi. Mais sinon le soir il y avait le sitsit de Noël de la guilde, PikoJoule. Le nom est la déformation de Pikku Joulu, "petit Noël", qui est le nom donné à toutes les petites fêtes organisées avant Noël, en "Piko Joule" qui veut dire, ben, pico Joule, l'unité d'énergie. Bon, souvenez vous que en Finnois le j se prononce y, et vous comprendrez que j'ai mis du temps pour percuter. Bon d'accord, j'avoue, je viens de demander à une copine ce que ça voulait dire...

Donc énorme sitsit à Smökki, tout le monde sur son trente et un, plus accessoires de Noël. Très amusant de voir ces belles gens très classes avec des chapeaux rouges, des boules de sapin accrochées partout, des bois de rennes en serre-tête, et autres ornements incongrus. L'idée pour ce sitsit était d'amener un petit cadeau (environ 2 euros) emballé. En arrivant, on le plaçait dans une grande hotte, et plus tard dans la soirée, on passait sur l'estrade où était assis le Père Noël (qui s'est avéré être Saara la fuksikapteeni). Puis fallait lui expliquer en lui chuchotant à l'oreille qu'on a été très sage, et on repartait avec son petit cadeau. Très marrant, surtout que ça s'est passé assez tard dans la soirée donc certains avaient beaucoup de mal à monter sur l'estrade, ou à tenir assis sur les cuisses de Père Noël, et d'autres essayaient de passer plusieurs fois. Pas par malhonnêteté (non, ils sont finlandais quand même...) mais parce qu'ils n'étaient pas bien sûrs d'être déjà passés ou non. Notre nouveau président de la guilde était d'ailleurs relativement amoché, et nous avons eu une discussion tout à fait charmante où il n'en pouvait plus de compliments et d'encouragements pour mon engagement dans la guilde.

Comme cadeau, n'ayant aucune idée, j'ai apporté une mini bouteille d'un alcool quelconque et probablement imbuvable. Et j'ai reçu une petite peluche de souris Unicef en tissu qui brille dans la nuit (du genre "évitons de tuer nos enfants sur la route et accrochons leur des souris au manteau"). Très chou. Du coup je l'ai accrochée à mes cheveux, qui avaient été soigneusement préparés par Anna. Tressés autour de fil de fer poilu vert, et mis en forme bois de renne, mode Fifi Brindacier. Avec mon bonnet bordeaux par dessus, c'était du plus bel effet.

Truc amusant, plus tard dans la soirée, j'ai croisé un des fuksit que j'ai rencontré au début de l'année, et il montrait à tout le monde le cadeau qu'il avait eu et qui le rendait apparemment super content. Et c'était le mien. Hin hin hin. Et aussi j'ai oublié, mais sur les chaises quand on est arrivés, il y avait des calendriers de l'Avent, avec du chocolat dedans, comme quand on était petits. Entre ceux qui ont tout bouffé en cinq minutes, et ceux qui ont discrètement mangé un ou deux chocolats en pensant qu'on ne les verrait pas, il y avait mon quasi voisin qui portait des gros gants de Mickey en peluche, et qui s'est évertué à ouvrir les petites fenêtres avec ses gros doigts. Complètement délire. Il y avait deux gars déguisés en sapins de Noël. Mais vraiment. À part les bras, et les jambes qui dépassaient, on distinguait mal le visage dans ce qui était ostensiblement des... vrais sapins de Noël. Je ne comprends pas bien comment ils ont réussi à se mettre là dedans, mais ça faisait de l'effet.

Et j'en passe.

Il y a eu comme souvent une après-fête au sauna, où j'ai pu tester les joies du sauna en costume d'Adam plus bonnet. Ben oui mon bonnet faisant partie du déguisement, je l'ai gardé. On ne sent pas trop la différence. Je l'ai juste lavé après quoi... Eeeeenfin, comme on s'amuse !

Ensuite ? Ah, ensuite je me permets de faire une ellipse narrative d'une semaine. Car j'étais en vacances dans le grand nord du grand nord, en Laponie. Et ceci mérite un récit à part entière, que je n'ai pas le courage de faire juste maintenant là. Je peux par contre raconter ce qui allait autour. Car en effet c'était une semaine d'école buissonnière, vu que je n'ai absolument pas de vacances du tout à ce moment là. Mais bon hein, on n'a qu'une vie, qu'une jeunesse. Je n'avais aucun cours à présence obligatoire, j'ai fait tous mes devoirs avant, rendus bien en avance, etc. J'avais même un projet de théorie de l'information à faire en groupe. Pour pas jouer le gros relou qui fait rien dans son groupe j'ai passé le week-end à travailler dessus, à écrire des programmes, répondre aux questions, expliquer par écrit ce que je faisais pour les autres, et tout et tout. Le projet était fait à 80 %. Il leur restait plus qu'à faire un rapport et une présentation.

Ça a pas raté, quand je suis revenu une semaine plus tard, ils avaient même pas regardé. Je suis rentré le dimanche soir, le rapport était pour mardi après-midi, et la présentation mercredi matin. Super. En fait du coup, j'ai tout fini moi-même et j'ai fait la présentation tout seul. Et j'ai corrigé le torchon de rapport qu'ils ont fait en vitesse le lundi soir. Finalement ça ne m'a pas dérangé. J'aimais bien le sujet, donc ça m'a préparé à l'examen, et je me suis bien amusé. Examen que j'ai brillamment réussi, d'autre part (envoyez les fleurs !..) Comme quoi le travail bien fait ça fait plaisir, parfois.

Ensuite euh, pas grand chose. Des tonnes de devoirs à rendre, et donc à faire en trois jours au lieu de deux semaines, un examen de Finnois, plein de vrais examens, une réunion avec UTMK (Ulkotoimikunta, mon comité à la guilde) à Keltsu, une soirée ciné à Kinopoli pour le départ de ma tutrice Karla, qui va en échange à Hong-Kong pour 5 ou 6 mois, et un avion pour la France le dimanche à 14h.

"Bonjour Paris !"

Signe de vie

Caillomètre : Ah c'est beau l'hiver ! Tout est blanc. Il neige régulièrement, et comme il fait moins de zéro (-2 en journée) ça reste... Les chasse-neiges déblayent tous les jours, et quand on marche en dehors des sentiers balisés, les pieds s'enfoncent jusqu'à la cheville, voire plus haut. Les trottoirs et routes sont quasiment damés par le passage des chasse-neige, et du coup c'est une vraie patinoire. Certains jours plus que d'autres, mais ce matin j'avais un très gros mauvais pressentiment. Pas eu de problème, pourtant. C'est avant hier que je suis tombé pour la première fois, sans me faire mal, heureusement.

Sinon, le bout de mer qui vient jusqu'autour d'Otaniemi est gelé. Maintenant c'est déconseillé d'y aller parce qu'il fait relativement doux, mais plus tôt, je suis allé marcher sur la mer. C'est dément, on a une toute autre perspective sur les endroits que l'on voit d'habitude de beaucoup plus près. Sur la glace, il y a des patineurs, des gens qui font du patin tracté par cerf-volant, des pêcheurs à travers glace, etc. Par contre, dès que l'on s'éloigne du rivage, il y a un vent à décorner les bœufs, et il fait tout de suite beaucoup plus froid. Malgré ça j'ai pu prendre quelques photos de la glace, qui dessine des formes très étranges. On dirait qu'il y a des facettes au sein de la glace, faites de bulles. J'espère que les photos donneront quelque chose.

Bon, ça remonte loin, mais que s'est-il passé en novembre ?

Un vendredi soir, je suis allé faire du patin à glace. Avec l'hiver, les patinoires fleurissent. Il y en a une sur la place de la gare dans le centre d'Helsinki, une à Tapiola, une dans le nord du centre d'Helsinki, etc. C'est à cette dernière que ESN (le réseau d'étudiants Erasmus) proposait de se retrouver pour découvrir ou redécouvrir, ou juste patiner. J'ai aimé. Beaucoup ! Bien sûr, d'avoir fait du roller avant (et même un peu de roller-hockey) aide beaucoup, mais pas tant que ça. Les reflexes à avoir ne sont pas les mêmes que ceux que j'ai acquis, et ceux-ci peuvent parfois être complètement mal avisés. Et comme je m'amusais beaucoup, je n'ai pas fait particulièrement attention, et j'ai passé mon temps à tomber. J'ai même fait un peu de hockey avec les tchèques qui, étant nés avec des patins aux pieds, ont été absolument dégoûtants. Les italiens, moins familiers avec la glace, étaient complètement flippés. Patience petit scarabée. Je compte bien y retourner fort souvent.

La semaine d'après, une soirée jeux de société. Rien de spécial à signaler, c'était chouette, même si il y avait peu d'étrangers. Je finis par m'y faire...

En parlant d'étrangers. Le jour suivant, j'ai passé l'après-midi à la réunion d'élection de la nouvelle fournée d'officiels de la guilde ("officiel" étant la meilleure traduction que j'ai pu trouver pour toimari...). Donc en gros c'est facile, c'est super compliqué... Ce que j'ai compris de l'organisation de la guilde :

- Il y a un parlement ou conseil (valtuusto), composé de membres de la guilde, élus par les membres de la guilde. Ça s'est fait un peu plus tôt dans l'année. Ils sont une vingtaine. Ou quarantaine. Pas sûr. Ils se sont présentés par grosses listes, et élus par tout ceux qui ont bien voulu se bouger les fesses pour voter... C'est pas le plus important. Leur rôle est unique : voter pour le gouvernement (là encore, traduction comme je peux).

- Le gouvernement (hallitus). Ils sont onze, dont le président, le secrétaire, le comptable. Les autres sont chacun chargé d'un comité (toimikunta). affaires internes, études, relations entreprises, affaires externes, publications, Sössö (le magazine de la guilde), chargés des fuksit, chargés de l'information, et la "cour". La cour regroupant les hôtes et hôtesses (qui préparent les soirées sauna et les sitsits, généralement des petits nouveaux) et des plus anciens qui sont chargés de transmettre la culture teekkari aux nouvelles générations (chansons, codes de conduite, règles du sitsit, etc).

- Les gens qui sont effectivement dans ces comités, les officiels, ou toimihenkilöt, ou toimarit... Une cinquantaine. Au sein de chaque comité ils ont des rôles divers et variés, comme responsables des sports, de la culture, fuksikapteeni, rédacteurs... Il semble même y avoir des titres plutôt honorifiques comme patruunatar, qui semble vouloir dire maîtresse de maison.

Bref un joyeux bazar. Donc en gros cette grosse réunion était l'occasion pour le parlement de valider le choix des officiels fait par le gouvernement. Tadaa. Donc en encore plus gros, ça dure 5 heures, et les comités défilent devant le parlement, et répondent à leurs questions.

Ça s'est fait dans un amphi de notre département, une après-midi qui a vite tiré sur le soir. Et c'était un sacré spectacle. Ouvert au public, et notamment aux fuksit qui gagnaient des points pour leur carte en y assistant. Et prévoyant la durée, les gens avaient amené de la nourriture, du café à outrance, un micro-onde, de la lecture, leur ordinateur, du tricot, etc. Ça a commencé par l'appel des membres du parlement, puis par les questions au gouvernement uniquement, puis chaque comité.

Le système de question était très bien huilé. Une fille d'attente en temps réel digne de futurs ingénieurs. Quand quelqu'un a une question, il lève la main, et le maître de séance qui se tient au bureau de l'amphi note son nom à la fin de la liste, et lui fait signe en silence qu'il peut baisser la main. En même temps et sans arrêt, après chaque question, le maître de séance nomme le nom le plus haut sur sa liste, et le raye. La personne nommée pose sa question, et les gugusses qui sont debout depuis une heure sur le devant de l'amphi répondent. Bon c'est surtout les onze du gouvernement qui sont restés une heure. Les suivants, moins "importants" duraient moins de temps.

Et caetera, ad nauseam.

Et bien sûr j'ai omis de mentionner, pour le suspense, que c'était en Finnois (5 heures...), et que j'étais là en tant que futur officiel... Et oui. Car Anna, qui était avant responsable de la culture, s'est présentée comme ulkomestari (chef du commité des affaires externes...). Et ce comité s'occupe des relations avec les autres guildes de Finlande, ainsi que des étudiants étrangers de la guilde. Tadaa ! Donc les International Helpers que j'ai vu à peu près tout le temps depuis que je suis arrivé viennent de ce comité là. Et Anna a songé bon que je m'engage avec elle en tant que Helping International (oui, la nuance est subtile), c'est à dire un étudiant étranger qui désire aider les International Helpers à s'occuper des étudiants étrangers. Je suis l'étranger infiltré dans la guilde, et l'officiel de la guilde infiltré chez les étrangers. Ils ont été gentils, mes questions étaient en Anglais, et portaient essentiellement sur qu'est-ce que je comptais faire, pourquoi je m'étais engagé, etc. Donc voilà, comme disent les anglophones, histoire longue courte, je suis maintenant un actif de la guilde. J'ai une petite carte à accrocher à mes haalarit, j'ai des réunions de temps en temps, et je participe à des évènement du côté des organisateurs. Et ça, ça c'est cool.

Mais au delà de ça, j'ai rencontré des tonnes de gens. Ils sont pas tous devenus mes meilleurs potes en cinq minutes, mais beaucoup sont très enthousiastes. Ils sont contents que j'aie fait ça, et de l'intérêt que je porte à la guilde. Voili voilo. On verra bien comment ça se passe (premiers éléments plus bas).

Après cette méga réunion, les plus courageux (donc moi, forcément) sont allés à Keltsu, un restaurant/bar dans le bâtiment de Dipoli, pour prendre un verre et discuter de notre gloire à venir. Et la poignée qui restait (dont moi, forcément) est allée chez la future nouvelle secrétaire de la guilde pour blablater encore plus et manger des hamburgers. Faire connaissance, tout ça, même si la plupart d'entre eux était déjà dans la guilde depuis quelques années. Beaucoup on pris des nouveaux postes, ou repris les leurs. Bref, trop cool.

Aller je fais une pause ici, et la suite après la pub !

mardi 18 novembre 2008

Travailleurs, travailleuses...

Caillomètre : ça y est, les choses sérieuses semblent commencer, au moins un peu. La météo prévoit de la neige cette nuit, et le reste de la semaine en dessous de zéro. Mais bon la météo, hein, on sait bien que elle a toujours tort quand elle prévoit des bonnes choses. Et sinon, le soleil se couche à 15h44. Et y'a du verglas par terre, et parfois le lac est gelé. Et le fond de l'air est frais. J'aime.

Alors, quoi de neuf ? J'ai eu mes premiers examens. Pas grand chose de spécial, à part que il faut répondre au crayon. Ou en tout cas, même si ce n'est pas obligatoire, tout le monde le fait. Assez étonnant. Une petite différence, aussi : apparemment, tous les examens sont annoncé pour une durée trois heures, quelle que soit la durée réelle nécessaire pour terminer le sujet. Du couup, peu de gens restent jusqu'au bout des trois heures. En fait, j'ai même remarqué que beaucoup de gens partent très très tôt de la salle. Ça va surement avec le fait que les élèves peuvent repasser les examens plusieurs fois, voire reprendre les cours l'année d'après. On dirait que beaucoup d'entre eux viennent au premier examen un peu en touriste, pour voir à quoi ça ressemble, et ne révisent pas avec le maximum de sérieux. C'est assez étonnant. Mais ce n'est peut-être qu'une impression. Tout est question d'habitudes et de choc des cultures. À Centrale on avait l'impression que les chinois passaient leurs vies enfermés chez eux à travailler, mais peut-être qu'ici c'est pareil, et que je donne l'impression d'être super bosseur... Oah la bonne blague :)

C'est vrai que j'ai l'inpression de travailler plus ici que je ne le faisais à Centrale. C'est possible. C'est aussi possible que je perçoive les choses différemment, parce que tout est... différent. Mais que je travaille autant. En tout cas la semaine de révisions était fatiguante, et la charge de travail a augmenté pour la seconde période. Mais bon hein, je suis là pour ça, comme je dis souvent.

Les examens même semblent s'être assez bien passés. Comme j'ai beaucoup révisé pour chaque, et que pour chaque j'ai des points bonus grâce aux devoirs à la maison facultatifs, ça devrait être bon. Bah, au pire je peux les passer à nouveau en janvier. Mais j'aurai surement beaucoup mieux à faire en janvier, comme par exemple réviser les cours de janvier... Ce qui ramenne un peu à la question de comment font les finlandais. À force de repousser leurs examens, ça doit s'accumuler, et il faut bien finir par les passer un jour. Et à moins de se bouger un peu plus, il n'y a pas vraiment de raisons qu'on y arrive mieux les fois d'après. D'autant plus que, d'après certains, les rattrapages sont plus difficiles que les premiers passages. Mais ce n'est pas forcément vrai pour tous les cours, vu que chaque prof décide de tout ce qu'il veut. Ou alors j'ai juste rien compris.

Bref, c'était l'instant scolaire, et ça fait du bien une fois que c'est fini. D'ailleurs, pour célébrer la fin de la semaine d'examens, on fait la fête. Héhé, comme par hasard. J'ai raté une énorme fête annuelle organisée par la guilde des mécaniciens, parce que... ben je l'ai ratée quoi. Trop d'informations à emmagasiner, et il faut réserver pour toutes ces fêtes (il y a souvent un nombre de places limité). Et pendant la semaine de révisions intensives, j'étais moins attentif aux divers calendriers d'évènements à venir. Par contre, ce que je n'ai pas raté du tout, c'est le Syyssitsit, le sitsit de l'automne.

C'était en mode bien habillé, dans le hall Haute tension du bâtiment de mon département. Je ne sais pas comment ils ont fait pour avoir le droit de faire un dinner là-bas, mais c'est super. Vous voyez dans les films de SF les énormes tours métalliques qui font des éclairs dans tous les sens en crépitant du tonerre de dieu ? Ben pareil. Mais débranché, quand même. Donc super décor. Et on s'est bien amusés, même si j'avais oublié mon livre de chansons et qu'il a fallu que j'aille le chercher en retraversant le froid polaire. Et puis cette fois encore, j'étais avec des gens que je connais, des finlandais, donc je me suis pas retrouvé tout seul comme un idiot. Et on a abordé l'éventualité que j'occupe un des postes de la guilde, aussi. Sauf que l'organisation de ce truc est tellement compliquée que je n'ai pas vraiment compris à quoi ça correspondait. Mais bon, on verra bien si ça évolue. Récemment il y a eu des élections, mais je ne sais pas pour quoi ils ont voté, il y a au moins deux groupes de représentants, dont un parlement. Mais c'est pas pareil que le conseil. Enfin bon... Pendant le sitsit, certaines persones ont été décorées pour leur bons et loyaux services au sein de la guilde, si j'ai bien compris, et ils ont reçu des jolis pin's qu'il peuvent fièrement porter aux rencontres ultérieures. Les fuksikapteenit ont aussi droit à une marque distinctive. Ça a l'air très très sérieux tout ça, pour des gens qui peuvent ne pas l'être du tout quand il s'agit de s'amuser. Sympa. C'est tout plein de rituels et de conventions, qui me sont bien sûr inconnus. Ce qui veut dire qu'il faut que j'apprenne non seulement la Finlande en général, mais aussi le cadre particulier des étudiants en technologie. C'est exactement pareil en France bien entendu, même si nos rituels à Centrale sont surement un peu moins formels.

Eeeeeet comme on avait l'air de bien s'amuser, les cours ont repris dès le lundi suivant. Pas de pause pour les héros, les vacances c'est pour les feignasses. Cette période, j'ai un cours de plus que la précédente, et pas un pourri. Des amphis de trois heures, des triples devoirs à la maisons toutes les semaines, des scéances d'exercices, des cours qui tombent en même temps (pas de chance), et bien sûr tout ça tassé autour de midi tous les jours, ce qui fait je ne peux jamais manger à des horaires décents. Héhé, ça fait du bien de se plaindre. Mais les cours sont plus intéressants que les précédents, donc ça compense largement, et comme je passe moins de temps à glander, j'ai moins de faux remords :) Par contre il y a moins de fêtes et je vois moins de gens en dehors des cours. Toutefois (et néanmoins), un soir, Pramod et Rohit (les indiens), m'ont invité à aller faire du ping pong avec eux. Ils ont font au moins trois fois par semaine, et m'ont proposé de venir plus souvent. Pourquoi pas, c'est une bonne idée. Le problème, c'est que ils sont super forts et que c'est dans la salle de sport du campus. Et je suis allergique aux salles de sports, elles me filent le cafard ^^ Mais pour ceux qui aiment, c'est un beau et grand complexe sportif, gratuit pour les étudiants, et beaucoup de gens y passent leurs soirées. Ça semble être une des principales occupations des gens, de faire du sport le soir après manger (oui, vu que les gens mangent en rentrant du travail ou des cours, normalement). Ou de passer la soirée devant leur ordinateur. Au choix. Ne suivez pas mon regard.

Voili voilo, qu'est-ce que je peux vous dire de plus ? J'ai eu la meilleure note de tout le groupe de Finnois, à l'examen de la première période, oh yeah. Ça veut pas dire que j'arrive à communiquer, mais c'est le début, je suppose. Il faut bien passer par là.

Et sinon, après deux semaines de reprise des cours, très calmes niveau social, j'ai été invité à une fête organisée par Saila et Lissu. Pour fêter Noël, oui tout à fait. Comme c'était une fête avec principalement des étrangers, et que beaucoup d'entre eux ne passeront pas Noël (oh pardon, ne reviendront par après Noël), et que certains étaient indisponible plus tard, elles ont fait ça maintenant. Et c'était super. Non seulement ça a comblé le vide social qui commençait à se creuser, mais en plus on a mangé et bu des trucs super bons. Du glögi, sorte de vin chaud, et des pâtisseries super miam miam. Et puis on a fini en boite dans le centre d'Helsinki, où j'ai passé plus de temps à bavarder que danser (moi, danser ?), comme souvent. Et puis ensuite on est passé par la case "McDo à 4h du mat" avec Lissu, puis l'étape "rater le dernier bus pour Otaniemi et en prendre un autre qui passe pas trop loin et finir à pied sous la pluie dans le vent et le froid de la nuit". D'accord, la pluie c'est éxagéré. Mais moi j'aime quand les éléments se déchainent autour de moi, surtout la nuit, donc j'étais aux anges.

Voilà, je crois que j'ai raconté tout ce qu'il y avait d'intéressant depuis la dernière fois. Ça fait pas beaucoup, je sais bien, mais c'est la vie. Moi aussi je préfèrerais passer moins de temps sur mes devoirs de théorie de l'information, mais héhé, c'est comme ça. On profite encore mieux des bons moments quand ils sont rares et intenses.

mardi 28 octobre 2008

L'épique popcorn pique les cornes des porc-épics.

Pas de nouvelles, bonne nouvelle ?

Semaine(s) un poil chargée(s), avec notamment des problèmes de banque, beaucoup de devoirs, deux examens à préparer, un sitsit, des animaux, et bien sûr, des saunas.

Il y a de ça déjà deux semaines, alors que les temps étaient encore à l'insouciance, j'ai eu la joie et l'honneur de participer au barbecue de clôture de la saison des barbecues, à Rantasauna. Donc j'ai mangé des saucisses, et j'ai sué, en gros.

Plus différent et moins pareil, toujours il y a deux semaines, je suis allé à mon second sitsit. Celui-ci était un spécial célébrons l'amitié entre les guildes, puisque c'était l'annuel SIK-KIK sitsit (KIK, vous vous rappelez, c'est les mécanos). Et pour l'occasion, il fallait venir avec les haalarit. Et pour préparer ça, j'ai été cordialement invité à une pré-fête de couture de badges pour haalarit. Oh que oui. Donc plein de gens, chez Anna, à coudre tant bien que mal leurs badges, tout en regardant un teen movie américain idiot. Très très étrangement, les garçons s'en sont sorti bien plus mal que les filles (hein, comme quoi les vieux clichés... sont bien fondés), et en deux heures, j'ai glorieusement cousu deux badges. Mais c'est pas facile quand même, parce que on peut pas toujours accéder aux deux faces du tissu, et en plus c'est super épais ces machins là. Et puis la dernière fois que j'ai cousu quoi que ce soit, c'était pour relier un livre alors bon...

Le sitsit lui-même était précédé d'un apéro-cocktail-chépaquoi dans la salle d'un sauna du village, où une flûte de je ne sais quoi était offerte, et où il y avait une sorte de cérémonie rituelle qui semble être effectuée à chaque sitsit SIK-KIK, où les membres des bureaux des guildes, et fuksikapteenit doivent se donner en spectacle de manières diverses (chansons, blagues...). Malgré les explications de Juulia, c'est resté fort obscur. Et en Finnois. Donc c'est devenu plus intéressant quand nous nous sommes dirigés vers Smökki, pour prendre place le long des longues tables savamment préparées. Il y avait des couleurs différentes pour essayer de mélanger les SIK (blancs) et les KIK (roses), mais il était assez difficile de faire ça ET d'alterner filles et garçons. D'autant plus que je devais absolument parvenir à rester parmi les gens que je connaissais, pour éviter la situation un peu désespérante de la fois dernière. Ça a plutôt bien réussi, vu que j'étais en face d'Anna, assis entre deux demoiselles, et avec Juulia et Heta pas loin, et ma tutrice en face à droite. Oh yeah ! Qu'il n'y ait quasiment pas de rose à notre table ne m'a pas paru bien grave, à ce moment là...

Le reste du repas a été assez similaire à la fois précédente, mais avec la possibilité plutôt agréable de converser avec mes voisins. Voisines, en fait. Et le fait aussi que contrairement à la dernière fois où il n'y avait quasiment que des fuksit, là c'était des « vieux » qui ont l'habitude, et donc se lâchent beaucoup plus. Et ils ont gardé leurs (nos ?) verres bien pleins avec les bouteilles qu'ils ont amené eux mêmes, aussi... Donc on s'est bien marrés. Y'a même eu un instant où j'ai eu le plus énorme fou-rire depuis très longtemps, quand on a chanté une chanson en Anglais (rare) dont les paroles étaient plus que limites et donc très droles. Surtout que juste avant, il y a eu le spectacle de la soirée, mais c'était un comique. Donc moi j'ai pas beaucoup ri. Alors toute cette tension des gens autour de moi qui riaient s'est accumulée et a explosé lors de cette chanson fort idiote. Fou-rire à en pleurer. Bref. Je m'en souviendrai longtemps. Et j'étais content, je me souvenais de quelques airs. Pas des paroles, évidemment.

La soirée s'est finie au sauna où il y avait eu le cocktail. Mais je ne suis pas allé au chaud, j'ai préféré discuter avec tous ces braves gens. J'ai notamment eu une longue conversation avec ma tutrice, passablement alcoolisée, qui nous a permis de nous connaître beaucoup mieux que lors des rencontres purement utiles du début de l'année. Et c'était chouette parce que c'est une chouette fille, chose que je n'avais pas eu l'occasion de reconnaître auparavant.

Le lendemain, une partie de ces belles gens avait un second sitsit, le tyttösitsit (qui comme son nom l'indique, si si, est réservé aux filles). L'après-fête était par contre ouverte à tous, et il y avait un concert à Smökki, et comme c'est un peu à 100 mètres de chez moi, j'aurais été bête de ne pas aller voir. Le concert était très bien commencé, mais a duré 4 ou 5 chansons seulement, donc c'était un peu frustrant. Et puis ensuite il y avait un paquet de filles bien habillées légèrement ivres qui dansaient sur de la musique pourrie, et malgré le fait que je connaisse quelques personnes, c'est devenu très vite barbant, et je suis retourné dans l'univers solitaire mais confortable de ma maison. Il paraît que cette fête est surnommée « soirée filles timides ». Effectivement.

Semaine suivante, encore et encore du travail, les devoirs à la maison continuent d'affluer, et l'imminence des examens pèse comme une épée de Damoclès sur nos pauvres têtes d'étudiants malheureux. Pour compenser, et pour une fois de plus, faire fondre les problèmes (la banque n'a pas aidé) comme beurre au soleil, direction sauna. Le M/N-sauna, pour sauna-G/F. Les filles avaient apparemment une soirée vente-dans-le-style-tupperware pour des... outils d'amusement personnel féminin, tandis que les garçons avaient une soirée jeux-vidéo-bière. Quelle drôle d'idée. Il s'est en fait avéré que c'était juste un seul jeu vidéo, et que ce jeu vidéo était Guitar Hero, et que ma présence s'est donc résumée à hanter le sauna. C'était à Otakari 20, sauna qui a la particularité d'être partagé entre deux salles (petit côté et grand côté...). Et de l'autre côté, si j'ai bien compris, c'était réunion du club jaloviina. J'ai surement mal compris, mais le club se réunit juste pour boire du (de la ?) jaloviina. Au début c'était assez marrant, ils chantaient dans le sauna et tout. Quand ça commençait à plus tenir debout autour des pierres chauffantes, j'ai considéré qu'il était plus sage de déplacer ma personne ailleurs.

Et puis voilà, c'est tout. Rien de plus, désolé. Comme je l'ai dit, examens obligent. Depuis ce week-end, je fais des sessions révisions à Maari, et j'ai vaguement l'impression de ne jamais avoir autant travaillé de ma vie. 6 ou 7 heures d'affilée par jour ça me fait des frissons partout. Beurk.

Donc pour ne pas parler des choses qui fâchent, voilà plutôt quelque faits amusants.

Depuis le passage à l'heure d'hiver, le soleil se couche à 16h30. Maintenant, les écureuils sont gris. Il y a eu une période de deux semaines où je n'en ai pas vu un seul, et maintenant ils sont gris. Je suppose que c'est les mêmes qui ont changé de couleur, mais j'aime bien imaginer que les écureuils d'été ont été rangés, et qu'on a sorti les écureuils d'hivers... C'est mignon comme tout. Les lapins, eux, n'ont pas changé de couleur. Je me suis fait un ami oiseau. Quand il fait beau, ou même pas beau, mais sans pluie, j'ouvre ma fenêtre, pour aérer la chambre. Et depuis quelques temps, il y a un petit oiseau jaune et bleu qui vient se poser sur le rebord de fenêtre de temps en temps. Et de temps en temps, il vient même se poser sur le rebord interne de la fenêtre, au dessus du radiateur. Et puis il se balade sur la planche. Et puis des fois il vient même visiter le reste de la chambre, et picorer des trucs pas picorables. Complètement adorable. Il est venu deux fois jusqu'à l'intérieur. Trop bien. La Finlande, le pays de la nature. Bon, depuis il fait un temps de chien et il pleut à verses, donc j'évite de garder ma fenêtre ouverte tout le temps. Mais j'espère qu'il reviendra...

L'autre midi, je mangeais tout seul dans le bâtiment d'élec, entre deux sessions Maari, et j'étais seul à ma table, au milieu de deux tables vides. Et ce type en costume cravate vient se poser juste en face de moi. À ma table. Devant. Juste là, devant... Allô ? Alors peut-être que je suis en train de devenir finlandais, mais il me semble que même pour un point de vue français, c'est zarbi. Normalement, le finlandais s'assied à la place, dans la salle entière, où il pourra maximiser sa distance moyenne avec tous les autres occupants. Au pire, si aucune autre table est libre, il laisse toujours latéralement deux places avec celui qui y est déjà. Si il ne peut vraiment pas, il hésite... Et puis il évite tout contact oculaire... Dans le bus c'est même assez fendard, quand on s'assoit à côté de quelqu'un, il se recroqueville complètement dans sa coquille, et essaye de passer à travers la vitre, espérant qu'il arrivera à développer instantanément l'osmose chair-silicium !

J'exagère.

Mais, tout de même, ce type a effectivement choisi la place la plus absurde de tous les temps. En face de moi. Et je dois avouer que j'étais très mal. Super super bizarre. Je me suis dépêché de finir mon repas, et de partir sans un regard en arrière. Toutes proportions gardées, je pense que je comprends ce que veulent dire les finlandais quand ils disent que c'est impoli de parler à quelqu'un qui est seul et tranquille. Et ces histoires de distances différentes selon les cultures. Mes confrères centraliens se souviennent certainement de cet épisode épique où lors d'une soirée, une brésilienne fort jolie a entrepris de me raconter sa vie, et l'a fait à environ 15 centimètres de moi... Ben idem ici. On ne se touche pas, on se parle de plus loin que la moyenne française (et par la force des choses, que la moyenne brésilienne...), et on ne s'assoit pas devant ou à côté de quelqu'un que l'on ne connait pas quand on peut faire autrement. Mince quoi, il était bizarre ce gars ! :D

Allez, un dernier épisode de ma passionnante vie, qui justifie le titre de cette note, j'ai vécu récemment le popcorn le plus épique de ma vie. Au final ça s'est résumé à poser le sachet dans le micro-onde et manger salement devant Die Hard 3. Mais avant ça, je me suis promis de traduire les instructions en entier. Ben oui, même si mettre un sachet dans le kro-onde ne nécessite pas une toque de chef ni un diplôme de physique fondamentale, ils se sentent obligés de donner des instructions sur au moins 10 paragraphes. Et à moitié pour avoir la conscience tranquille (des fois que le popcorn finlandais nécessite une manipulation spéciale) et à moité pour pratiquer un peu, j'ai donc traduit. Ça m'a pris une bonne heure.

Mais alors, quand on l'a mérité à ce point là... Le popcorn... C'est vachement bon !

lundi 13 octobre 2008

Geekisme, cinéma et conquête du monde.

Caillomètre : il refait chaud ! Entre 5 et 13 degrés. Mais si, je vous assure il fait bon hein. C’est juste un peu vivifiant le matin, c’est tout. Et il fait beau au moins un jour sur deux.

Suite des épisodes précédents. Dimanche après-midi, j’étais chez Heini, le prétexte étant qu’elle avait besoin d’un geek pour démonter son ordinateur pour voir si elle pouvait y ajouter un lecteur de DVD. Au final je suis resté la soirée et on a mangé ensemble. Pour continuer dans le social, le soir même, Lissu est passée chez moi et on n’a pas vraiment fait attention à l’heure. À minuit et demi on bavardait encore.

Heureusement que le lendemain, je n’avais pas cours… Enfin, en principe j’avais deux heures d’exercices, mais pour des raisons obscures (et pas claires), elles ont sauté. Donc le seul moment un peu émotionnellement chargé de la journée était le repas avec mes tutrices et co-tutorés. C’était sympa hein, mais elles sont un peu focalisées sur vérifier que nos études se déroulent bien, plutôt que de nous montrer tous les petits secrets de la vie étudiante finlandaise. Enfin, c’est pas grave, je compense autrement.

Mardi soir, trop bien. Soirée ciné à Kinopoli, une petite salle de cinéma sur le campus. Comparé au ciné-club de Centrale c’est tout rikiki : seulement une vingtaine de places. Et ce n’est pas tous les soirs, organisé par un club ciné, mais plutôt, la salle se loue pour que chaque club puisse organiser ses soirées. J’ai raté le premier film (Mulholland Drive) à cause d’une conférence idiote, obligatoire et pas intéressante. Mais ensuite, de 19h à 5h, j’ai vu Trainspotting (super !), There will be blood (génial !), Rottatouille (que je connais par cœur. Et « rotta » veut dire rat en Finnois, d’où le titre traduit…), El orfanato (film d’horreur espagnol), et Lucky Number Slevin (que j’avais déjà vu, et qui est beaucoup moins intéressant la seconde fois…).

C’était très bien tout ca. À noter, les finlandais mangent au cinéma, mais vraiment. Donc de temps en temps l’immersion dans le film peut être un peu brisée. Mais bon, hein… Et puis voir des films en Anglais sous-titrés en Finnois c’est très perturbant. On a envie de lire les sous-titres, donc on les lit. On ne les comprend pas, et du coup on a oublié d’écouter. Bref au début je ratais une phrase sur deux. Surtout que dans Trainspotting ils ont des accents écossais monstrueux. Et dans El orfanato, ils parlent un peu Espagnol… Mais mes restes d’Espagnol ont suffit à me faire comprendre suffisamment pour être terrifié. À chaque fois que je vois un film qui fait vraiment peur, je me promets de ne plus jamais en regarder à nouveau. Et bien sûr je recommence… Alors je ne sais pas si c’est le contexte de la petite salle de cinéma (où on n’était plus qu’une poignée, à cette heure là) où l’émulation mutuelle des spectateurs fait monter la tension autant que le film même, mais nous étions tous terrifiés. À sursauter toutes les trente secondes, à se cacher les yeux à chaque fois que la musique devient un peu angoissante, et à carrément crier quand la morte se relève avec la machoire décrochée. A posteriori, c’était très amusant, socialement et psychologiquement parlant. Je ne sais pas quelle sorte de pulsion étrange nous pousse à nous faire peur comme cela. Mais sur le moment, c’était horrible.

Désolé pour ceux qui s’attendaient à des trucs complètement déments, le reste de la semaine a été plutôt calme. Mention particulière au sauna « international » de jeudi soir. Déjà y’avait un sauna donc c’était bien, mais j’ai revu plein d’autres étrangers. Bien sûr ils ne sont pas tous passionnants, mais il y en a que j’aime bien revoir de temps à autres. Et il y a eu un épisode complètement surréaliste où une fille, finlandaise, a fait semblant de ne pas vouloir croire que j’étais français, mais finlandais, parce que j’arrivais à prononcer le « a » comme eux, alors que c’était censé être impossible. C’était très étrange, et on a dérivé sur des délires de conquête du monde qui commencerait par la présidence de la Finlande. Enfin n’importe quoi, en fait. Et sinon j’ai testé la balade sous la pluie sur le ponton en sortant du sauna. C’est assez agréable. Mais je n’ai toujours pas osé le plongeon dans la mer. J’aime pas trop la mer quand je vois pas ce qu’il y a dedans… Surtout en pleine nuit.

Samedi soir, re-social (et oui !), je suis allé au cinéma (un vrai, cette fois) avec Heini, voir Wall-E. C’était complètement génial. Par contre, le coup des sous-titres c’était encore pire que le mardi, parce qu’au cinéma (public), les sous-titres sont en double… Finnois et Suédois. Et oui. Donc il fallait doublement ne pas regarder les sous-titres et se concentrer sur le son en VO. Heureusement qu’ils ne parlent pas beaucoup. Mais le film lui-même est vraiment super. Très émouvant, graphiquement très joli, plein de clins d’œil, etc. Et ensuite nous sommes allés au restaurant, toujours dans le centre d’Helsinki.

Oui, oui, je vous vois venir… C’est dur la vie !

samedi 4 octobre 2008

Cartes, concerts, chants et BSG

Caillomètre : ça y est, on a eu une nuit sous zéro, dans la semaine. Juste un peu de glace sur les voitures, cela dit. Sinon aujourd'hui il a fait particulièrement bon : en journée, 13 degrés, la nuit autour de 5.

Quoi de neuf docteur ? Je suis allongé dans mon lit, mon ordinateur sur les genoux, et le soleil vient de passer au dessus du bâtiment voisin, donc je suis doucement réchauffé par sa lumière douce d'hiver montant... Une autre semaine à vous raconter.

Vendredi dernier, je suis allé « visiter » le centre commercial Sello, à Leppävaara au nord d'Otaniemi, avec Anna. Donc on a fait la combinaison classique de « je te suis dans toutes les boutiques de fringues et de chaussures et de maquillage, et tu m'accordes 10 minutes dans un magasin d'informatique pour que je teste mon peut-être futur ordinateur »... On s'est bien amusés. Et de toutes façons j'adore les centres commerciaux. Y'a une sorte de magie étrange dans ces endroits. Un monde à l'interieur du monde, avec ses restaurants, ses magasins, parfois même ses hôtels... J'y passerais pas ma vie non plus hein, et je ne suis pas un grand fan de shopping, mais de temps en temps j'aime bien me laisser emporter par la foule qui vient dépenser ses sous ici. Et puis j'adore les librairies, et il y en avait une très grande, alors voilà.

Puis ensuite, pour continuer dans la même veine, et pour me faire découvrir le coin, on est allé à Tapiola, et elle m'a montré les magasins. Ah c'était culturel : la superette, les librairies, le Alko, le Stockmann, etc. C'est idiot, mais au moins maintenant je sais à peu près où chercher ce dont j'ai besoin. Donc en fait c'était même très intéressant.

Le lendemain matin, après une longue reflexion, je retourne à Sello acheter mon ordinateur. Évidemment le samedi, il y a beaucoup moins de bus, et je descend au mauvais arrêt, mais je finis quand même par y arriver. Pour repartir c'est encore plus compliqué, l'arrêt de bus est sur une sorte de bretelle d'autoroute du périf, au dessus d'une gare, et le tout dans un tel soleil que je n'arrivais pas à lire les panneaux, qui de toutes façons étaient en Finnois... Je finis par m'orienter avec la position du soleil dans le ciel. Manquait plus que le sextant... Par chance ça fonctionne à peu près et je me retrouve dans le bon bus. Le reste de la journée n'est même pas consacré à jouer avec mon nouveau joujou, parce que j'ai rendez-vous avec Tomáš pour faire un devoir à la maison. Et ça nous prend une bonne partie de l'après-midi.

Le soir j'ai rendez-vous chez Juulia pour jouer aux cartes avec le même groupe que la dernière fois. Et on s'est encore plus marré. Le jeu s'appelle La Hache, et je ne suis même pas sûr de pouvoir en donner la moitié des règles. Vraiment trop compliqué. À chaque tour Anna nous sortait une nouvelle règle spéciale (surtout quand ça l'arrangeait, d'ailleurs...) et au final, on passé plus de temps à jouer à cartes découvertes pour apprendre, qu'à vraiment jouer. Puis Juulia nous a mis dehors parce qu'elle allait à une fête avec ses collègues de travail.

D'ailleurs en parlant de travail, beaucoup beaucoup d'étudiants que j'ai rencontrés travaillent pendant leurs études. Souvent c'est pas pour payer leurs études, mais pour payer leurs loisirs, voyages, etc. Et ça fait que certains jours ou après-midis ou soirs, au lieu d'aller en cours, ils vont bosser. On se demande un peu comment ils trouvent le temps de faire tout ça. D'un autre côté ils mettent een moyenne 7 ou 8 ans à faire leurs 5 ans d'université. Je suppose que c'est un choix à faire.

Éjectés par notre hôte, nous nous retrouvons donc à trois loins de tout (sur une île entre Otaniemi et Helsinki. Le pont passe par là). Nous décidons d'aller dans le centre d'Helsinki. J'ai donc pu découvrir la vie nocture des finlandais de la capitale, quand nous avons fait une (petite) tournée des bars. C'était... instructif.

Rien de particulier le lendemain. Je prends en main mon nouvel ordinateur, et le soir je l'inaugure en regardant un film dans mon lit. Le bonheur.

Mardi, grand moment : Lakinlaskijaiset, l'une des 4 très grandes fêtes de l'année. C'est à ce moment que l'on célebre la fin de l'été, et pour marquer l'occasion, les teekkarit enlèvent leurs casquettes, et les rangent pour tout l'hiver. C'est apparemment ce que veut dire le nom de la fête : « en déposant vos casquettes » plus ou moins. C'est donc une immense fête à Dipoli, le centre de conférences de TKY, avec pleins de salles, pleins de bars, plein de musique, de concerts, un karaoké, des lounges à thèmes, etc. Pour rentrer, je retrouver Lari, mon fillot centralien, et des amis à lui. Ça a été rapide, on s'est perdus en trentes secondes, et je ne l'ai pas retrouvé de toute la soirée... Faut dire aussi, il y avait un monde monstrueux. Ça rappelle un peu les grandes fêtes à Centrale, comme le gala ou le challenge, mais au lieu qu'il y ait 1000 élèves en tout dans l'école, il y en a 15000. Je doute que tout le monde soit venu, évidemment (et le nombre inclut aussi les thésards pas drôles et ceux qui sont inscrits mais abandonnent leurs études), mais ça peut donner un ordre de grandeur.

Gigantesque. Le bâtiment lui-même a une forme complètement étrange. Aucun angle droit, aucun plafond plat, des salles à différents niveaux, des bouts d'escaliers partout... Alors quand il n'y a pas beaucoup de lumière, et de la musique très fort, et douze milliards de teerkkarit surexcités qui courent dans tous les sens, on se perd facilement. En plus, ça ne ressemble pas du tout au bâtiment tel qu'on le connait dans la journée (il y a une cantine, notemment) parce que beaucoup de parois sont amovibles. Mêmes ceux qui sont là depuis des années me disent qu'ils sont toujours paumés pendant ces fêtes. C'est assez amusant. J'ai retrouvé pleins de gens tout au long de la soirée, et j'en ai reperdu la plupart. On m'en a présenté pleins, que j'ai oubliés, et j'ai retrouvé des gens dont je ne me souvenais pas, mais qu'apparemment je connaissais. Déjà qu'en temps normal j'ai un peu du mal avec les noms et les visages, mais alors quand il y a autant de gens, et qu'ils ont des prénoms peu habituels, c'est encore pire. Niveau musique c'était pas mal du tout. J'ai soigneusement évité la partie électro boum boum (quoiqu'il y avait un moment musique Commodore 64 qui risquait d'être mythique). Il y avait aussi des groupe plutôt « très locaux » genre métal bourrin qui fait mal aux oreilles (et pourtant je déteste pas le métal hein, mais là... pff...). Mais le meilleur concert était clairement celui de Von Hertzen Brothers. Je ne connaissais pas, mais il semblerait que ce soit un groupe très célèbre en Finlande, voire le premier qu'ils exportent à l'étranger. Et j'ai complètement adoré. Ça faisait longtemps que je n'avais pas aimé un concert à ce point. Souvent, quand je vais voir un groupe que je ne connais pas, je trouve ça peu intéressant. Pas forcément mauvais, mais souvent quelconque. Ici, ça m'a vraiment parlé. C'était à la fois sombre et brillant, puissant et profond, mélodique et soigneusement construit harmoniquement. Du rock tantôt très lourd et lent, tantôt bruyant et limite épique... Enfin, super quoi. Maintenant il faut absolument que je trouve un album, en tout cas. En plus, pour aller voir ce groupe en concert, ça coûte généralement largement plus que les 10 euros que j'ai déboursé pour toute la soirée entière... Donc ça c'était super.

Et puis il y a eu le moment qui donne son nom à la soirée, à minuit. Comme dans toutes les fêtes, on éteind la lumière à minuit et tout le monde chante l'hymne des teekkarit, qui est un chant calme et lent, assez mystérieux. Et ce soir là en particulier il se chantait en tenant son chapeau au dessus de la tête. C'était un très beau moment, ces centaines de voix qui se confondaient dans un chant quasi religieux. Très émouvant en tout cas. L'an prochain ce sera moi ! :-)

La fin du concert marquait la fin de la soirée, à deux heures du matin. Oui, les soirées « officielles » finissent tôt pour les standards européens (je commence à faire comme eux et naturellement ne pas inclure la Finlande dans l'Europe...). Une espagnole m'a même dit qu'elle trouvait ça franchement insultant... Comme quoi hein, le choc des cultures...

Cela dit, je me suis retrouvé dans une afterparty avec Lissu et Juuso, son copain, et comme on n'y connaissait personne, on a passé la nuit à lutter contre le bruit (la musique pardon) discuter, ce qui n'est pas plus mal. Au final je me suis encore couché à pas d'heure. Heureusement que mon cours du lendemain commençait à midi...

Jeudi soir, j'étais pas super en forme, mais un coup de sauna et ça repart ! Trois clubs avaient réservés Rantasauna pour présenter leurs activités. J'avoue n'y être allé que pour le sauna. De toute façons quand je suis arrivé, ils avaient fini de parler, et c'était bouffe gratos (oah surprise, c'était pas marqué), et sauna. Et j'ai retrouvé le gars qui m'avait repéré avant de prendre l'avion, et qui a l'air de vivre sa vie pas trop mal ici. Et Esa, qui est juste partout. Et d'ailleurs il m'a présenté un type que j'avais reconnu comme un des quatres chanteurs du chœur pendant le fuksisitsit. Celui qui avait fait la bise à la fille très jolie qui s'ennuyait ferme. Bref. On a discuté de musique, de la fonction fédératrice du chant, des chansons paillardes, de chœurs, etc. Bien entendu, j'ai oublié son nom... Je ne suis pas resté très très longtemps, mais j'ai pu récupérer des badges pour les haalarit. Il faudrait que je lance une couture-party d'ailleurs parce que j'ai peu la flegme de faire ça tout seul. Il paraît qu'en principe les tuteurs en organisent pour leurs fuksit. Mais ma tutrice est pas toujours très disponible on va dire, et elle est tutrice internationale, donc elle doit pas avoir l'habitude de tarés comme moi qui font tous les trucs de fuksit au lieu de gentiment étudier, aller aux soirées Erasmus et repartir.

Sinon dans le genre marrant, vendredi soir, j'ai converti deux copains indiens à BattleStar Galactica, la meilleure série de tous les temps. On s'est fait une soirée pizza-télé, qui était censée s'arrêter au pilote de la série, qui dure tout de même trois heures... Mais l'addiction prenant, on a regardé la moitié de la première saison, et je suis rentré à la maison à 5h, complètement tout cassé à force d'être assis sur un lit devant un écran. Mais on s'est bien marrés, et de toutes façons cette série est géniale.

Et on arrive à maintenant, dans mon lit à taper tout ça. Le soleil est sous les nuages, malheureusement, mais c'était très agréable.

Je vais me trouver quelque chose à faire pour le week-end, au delà des devoirs... Faire les courses par exemple.

jeudi 25 septembre 2008

Laisser aller

Hé, j'ai presque une semaine entière à vous raconter !

Vendredi soir dernier, je reçois un courriel d'un ami tchèque, qui me dit qu'avec d'autres étudiants en échange, ils vont aller à Tallinn (capitale de l'Estonie, juste de l'autre côté du golfe de Finlande). Bien sûr c'est le lendemain, et le bateau part tôt. Très tôt. Mais bon, je me dis que ça sera amusant, et que je pourrai toujours dormir pendant le trajet si j'ai besoin, donc je vais réserver le billet sur le site internet de la compagnie. Tout fonctionne à merveille sauf que en fait... non. Pour une raison que la technologie ne saura expliquer, ma carte est refusée. Qu'à cela ne tienne, je n'ai qu'à y aller demain, et acheter un billet au guichet. C'est une navette régulière, quotidienne, il y aura forcément de la place, et au pire, j'aurai juste perdu une heure de mon samedi. Mais en fait... non. Le bureau de vente des billets ouvre une demi-heure après le départ du bateau. Comme c'est pratique...

Donc tant pis pour Tallinn, je verrai l'Estonie une autre fois. J'ai surement largement à faire avec la Finlande. D'ailleurs, je passe un bout d'après-midi à Helsinki avec Heini, une amie de longue date (« correspondante ») que j'ai donc vue pour la première fois. Comme prévu, ça fait tout drôle, de voir en vrai quelqu'un que l'on ne connaissait que par l'écrit. C'est bien la même personne, la même manière d'utiliser la langue anglaise, le même humour, les mêmes idées, mais... pas pareil. Il y a tout le reste en plus, tout ce que je ne connaissais pas. Tout le langage corporel, la voix, l'apparence, la manière de marcher, de bouger, d'occuper l'espace... Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, mais c'était surement la plus importante. On a passé un bon moment, en tout cas, à nous balader dans la ville et à bavasser comme des vieilles commères.

Second grand moment de la journée, le soir-même, en état de travail-flegme dans la salle d'ordinateurs, j'ai trouvé une annonce pour un lit. Ah ah. Le truc c'est que des annonces pour des lits, il y en a des paquets. Des supers affaires comme un lit double avec matelas pour 20 euros, ce genre de choses. Mais c'est toujours à pétaouchnok, où pétaouchnok veut dire Leppävaara, Tapiola, le nord d'Helsinki ou pourquoi pas la Laponie... Donc j'attendais avec impatience une annonce à Otaniemi, histoire de pouvoir transporter le lit avec mes petits bras. Et en voilà une qui arrive, à propos d'un lit dans le même bâtiment que moi ! Yay, j'appelle le gars immédiatement, et le lendemain à midi, j'ai un lit. Un beau lit 120x200 avec matelas et couette pour 25 euros. Et ça nous a pris 5 minutes à descendre du 4ième, et remonter au premier (oui, c'était le même bâtiment, mais pas le même escalier, quand même). Et ça c'est cool.

Donc maintenant j'essaye de trouver une organisation bien pour ma chambre. J'ai un lit, un bureau et un canapé, quelques chaises, un tapis moche, et des rideaux pris dans la cuisine. Je devrais arriver à faire quelque chose... Mais c'est pas si facile, l'organisation de l'espace. Je devrais faire du feng-shui, ça m'aiderait peut-être. Le lit c'est mieux dans un coin, mais y'a aucun coin qui va (pans de murs trop courts, ou plinthe en plastique qui fait que le lit ne va pas vraiment dans le coin). Donc peut-être mettre seulement le côté tête contre le mur, comme si c'était un lit deux places. Et puis le bureau irait bien dans le fameux coin avec plinthe, parce que c'est là qu'il y a le plus de lumière, et aussi la prise Ethernet, au passage. Le canapé va pile poil entre la fenêtre et les armoires incrustées, mais du coup ça laisse le mur restant vide. Et le vide, ça fait peur. Donc c'est pas facile. J'y réfléchis. Pour l'instant le lit est en plein milieu, et finalement, même si c'est pas très pratique, ça remplit l'espace.

Je passe directement à mardi soir. Lessive. Non. Enfin oui, mais on s'en fout. C'était le fuksisitsit. Le sitsit pour fuksit. Mais qu'est-ce donc qu'un sitsit ? C'est une fête que l'on fait souvent par ici, qui consiste en un diner bien habillé autour de grandes tables bien préparées, avec pleins de rituels assez formels. J'ai failli ne pas pouvoir y aller, d'ailleurs, parce que je n'avais pas vu (ou on ne m'avait pas dit) qu'il fallait réserver sa place... Or j'avais très envie d'y aller parce que Lissu m'avait dit qu'elle allait y danser. Donc la veille au soir, à l'arrache (normal quoi) j'écris aux organisateurs pour savoir si par hasard il ne restait pas de place. Par le plus grand des hasards. Et bien non, en fait c'était même plein depuis plusieurs semaines. Sauf que, encore plus tard dans la nuit (merci les soirées devant l'ordi avec les chinois qui jouent à des jeux de rôles en réseau jusqu'à pas d'heure...) je reçois un second mail de ma chère fuksikapteeni, qui me dit que ô joie, il y a eu un désistement et que je pouvais donc venir le lendemain. À l'heure qu'il était, c'était plutôt le soir même, mais c'est un détail.

Lendemain soir, donc, allons à ce diner formel. Suffisamment formel pour qu'avant le sitsit, il y ait un amphi pour expliquer les usages et bonnes manières. C'est parti pour une présentation en Finnois (oui j'étais le seul étranger encore hein...), dont je ne comprends que quelques grandes lignes. Pour accompagner les explications, une table était montée devant nous, où six membres de la guilde faisaient les gestes en même temps. Comme dans les avions. Sauf que là, ils mangeaient (en vrai), chantaient (en vrai, et faux) et buvaient (en vrai aussi, et sachant qu'ils iraient au vrai sitsit ensuite). Donc en gros, un sitsit c'est un repas où on passe son temps à chanter, dès que le maitre de cérémonie interrompt le repas avec son gong, c'est à dire tout le temps. On chante une chanson désignée par son numéro dans le livre de chansons (très joli petit livre), et à la fin de la chanson on trinque avec son « avec » (mot Français) puis son anti avec ou contre avec, je ne sais plus, puis avec le « avec de table ». Explications. Normalement, les garçons et les filles s'assoient alternativement, de façons à ce qu'un garçon ait des filles à droite, à gauche, et en face. Inversement pour les filles, de façon logique. Si je me souviens bien, pour un garçon, le « avec » c'est la fille à sa droite. À sa gauche c'est son « contre avec » et le avec de table c'est la fille en face. Un truc comme ça (oh c'était en Finnois hein...). Et là aussi de manière logique, pour une fille, le avec est à gauche, l'autre est à droite, et le troisième en face.

Si tout ça se goupille bien, le trinquage se fait harmonieusement et de façon synchrone, donc c'est joli. Et après le triple trinquage on boit une gorgée de... ce qu'il y a dans le verre. C'est à dire, au début du repas, un truc fort et blanc (viina en VO, c'est à dire n'importe quoi de fort) qui était probablement de la Koskenkorva, la vodka la plus répandue en Finlande. Avec le plat, un verre de vin et avec le dessert, une sorte de truc fort et immonde dont on m'a dit plus tard que c'était suédois. Peut-être.

Et donc, on passe son temps à chanter, parce que non seulement le maitre de cérémonie ne laisse jamais plus de deux minutes s'écouler entre deux chants, mais aussi parce que n'importe qui dans la salle, s'il trouve que c'est trop calme, peut crier une phrase que je n'ai pas retenue, mais qui doit vouloir dire quelque chose comme « mais qui c'est qui tient cette maison aussi mal » (traduction + de mémoire = c'est surement complètement autre chose), auquel cas il se doit de sonner le gong et lancer une chanson. Ça veut aussi dire que le plat, on le mange froid, et aussi que dès qu'on peut, on se rue sur la bouffe pour éviter d'avoir à manger complètement glacé. Mais le proverbe (si c'en est un) dit que dans un bon sitsit, on mange les plat froids chauds et les plats chauds froid. Voilà voilà. Quand aux chansons, il y en a en Finnois, en Suédois (l'orthographe du Suédois est fort... étonnante, et la relation écrit-oral pas toujours évidente), en Allemand, en Estonien (je crois), quelques bouts en Anglais... Certaines sont sur des airs connus, d'autres sur des airs connus locaux, d'autre complètement originales. Donc comme dans la salle il n'y avait que quelques « anciens », c'était un brouhaha assez marrant. D'ailleurs certaines chansons ont des solos réservés aux organisateurs, et c'est là que l'on peut juger de leurs talents, quand un silence religieux les attend. On peut aussi juger de l'ébriété du groupe de ceux qui avaient fait la présentation en grandeur nature, et notamment de la secrétaire de la guilde qui en plus de chanter très faux, avait du mal à monter et descendre de sa chaise. Mais tout ça restait très raisonnable, tout de même. Avec les gens bien habillés et tout, on aurait presque cru à un vrai diner chic. Les chansons sont apparemment souvent en lien avec l'alcool présentement sur la table, et d'autres requièrent divers mouvements idiots. Une des chansons était chantée par les garçons seulement, qui doivent se mettre à genou devant leur « avec », et je suppose que les paroles étaient bien poétiques comme il fallait. Vu le nombre de filles, les gens se regroupaient en grappes, c'était assez marrant. La fille la plus proche de moi (en face à droite) était d'ailleurs magnifique, mais avait l'air de se faire chier comme un rat mort, et l'expression est faible. Dommage pour elle.

Et il faut mentionner les trois spectacles qu'il y a eu au cours de la soirée. Le premier était donné par le chœur de l'école. C'était un chœur à quatre voix. Superbe. Magnifique. Tout ça. En plus j'étais en presque bout de table, donc juste à la meilleure place (à trois ou quatre mètres). Non seulement ils étaient très très forts, mais ce qu'ils chantaient était très beau. Ça allait, musicalement, du classique (voire baroque) à du quasi jazz, en passant par une chanson qui parlait de la vie à Otaniemi sur l'air de Mister Sandman (c'est tout ce que j'ai compris des paroles hein). J'étais aux anges.

Le second spectacle, c'était de la danse (tant attendue) et c'était très chouette aussi. Contemporain, avec des musiques sympas et des chorés impressionnantes. Je crois (mais de loin) que c'était le même groupe de danseuses que celles qu'on avait vues à Smökki lors d'une des premières fêtes de l'année.

Et le troisième, c'était la fanfare, ou big band, ou quel qu'en soit le nom, qui a joué pleins de morceaux inconnus. Mais le spectacle était surtout pour les yeux, en fait, parce qu'il se passait autant de choses non musicales que de musique : l'un cachait l'instrument de l'autre, démontait son pupitre, faisait passer les partitions aux autres. Ils se courraient après (tout en jouant), se tapaient dessus. Un type a défoncé je ne sais quoi avec une énorme masse (ça faisait un bruit de céramique en tout cas), deux autres ont fait la course autour de la salle tout en jouant du trombone, et en se rechargeant comme des formules 1 en buvant un truc qui ressemblait à de l'eau mais pouvait très bien être n'importe quoi d'autre. À un moment un type avec un masque à gaz surgit de nulle part avec une tronçonneuse (allumée !) et fait semblant de couper tout ce qui lui tombe sous la main... Chaises tables, murs, la table juste où j'avais la main y'a deux secondes (AAAAAAAAH mais il est taré lui !)... Bon en fait sa tronçonneuse n'avait pas de chaine, mais c'était une vraie quand même, et allumée (ça puait bien l'essence après, d'ailleurs). Y'a même eu un cracheur de feu (à l'intérieur, non ça ne l'a pas gêné). Bref c'était bien barré, mais plutôt marrant.

Seule ombre au tableau, je me suis retrouvé encadré par des gens qui n'avaient pas l'air de vouloir parler Anglais, donc le peu de temps qu'il y avait entre les chansons et spectacles, je n'ai pas beaucoup communiqué. Tu me diras, je mangeais, mais bon. C'était pas les plus cools de la bande, quoi.

Heureusement, une fois le repas terminé, la salle s'anime d'une autre sorte de musique (BOUM BOUM BOUM BOUM) grâce aux soins de Juha-Matti (le gars chez qui j'ai fait ma première after party, et oui, j'ai retenu son nom !), et voilà les jeunes qui passent en mode boite de nuit. Je préfère m'éloigner et enfin discuter avec les gens qui aiment les étrangers. Oui oui, y'en a, je trouve toujours quelqu'un à qui parler. Et Esa qui me dit que si personne ne me parle, c'est juste par timidité. Ça a l'air d'être vrai en plus. C'est marrant, à chaque fois que je le vois, il me ressort son speech qui dit que je suis le mec le plus important de la guilde, parce que je viens à tous les évènements avec les finlandais, et que du coup ça les fait parler Anglais (ou Français), et que c'est une partie importante de l'éducation à l'université, parce que les entreprises cherchent des gens qui ont pratiqué les langues étrangères, etc. J'adore ce type. Par contre quand il a essayé de me balancer sur la piste de danse au moment du slow final (tellement classique) ça a bien foiré. Et pas que parce que j'avais pas envie, en plus. J'avais juste pas assez de filles... Ça me rappelle une autre école, ça... Sauf que des diners bien habillé y'en a pas aussi souvent... Mmm ?

Et enfin, quand on s'est fait virer de la salle (c'était dans le bâtiment de la guilde des suédophones, d'ailleurs. Drôle de bâtiment. Et je crois qu'à plusieurs moments le chef de cette guilde qui était avec nous a lancé des chansons en suédois. Mais là encore c'est de la devinette.) il y avait une suite à Gorsu, un autre sauna du campus, que je n'avais jamais vu. Installé dans une ancienne laverie au sous-sol d'une résidence.

Mais pour une fois, j'ai fait l'impasse sur le sauna. J'avais la flegme d'aller chercher ma serviette (qui était plus ou moins à deux cent mètres, mais bon), et je discutais avec plein de gens.

Donc voilà, encore couché à quatre heures du matin. Mais c'était une bonne soirée. Je sais juste que le prochain sitsit, j'irai avec quelqu'un que je connais. Là ça doit être juste génial.

Pas grand chose depuis. À part le travail, bien sûr (hin hin hin). Hier et aujourd'hui, il y avait la présentation des clubs et associations, dans le bâtiment principal. Hier matin je dormais pour récupérer du sitsit, et ce matin j'étais un peu pressé donc je suis passé en vitesse, mais sauf les stands où c'était évident (comme celui où le gars fabriquait des rapalas, ou celui où un DJ était plus ou moins en transe), les autres ressemblaient tous un peu à la même chose, vu que les indications en Finnois ne m'éclairaient pas beaucoup. Décidant que le critère « Quel stand a la plus jolie fille ? » était un peu léger, j'ai préféré passer mon chemin et aller manger pour ne pas rater le début de mon cours de Finnois.

Et voilà, c'est tout. Demain j'ai un cours à neuf heures, et si je ne me sens rien d'autre d'important à faire, j'irai surement visiter Sello, un grand centre commercial d'Espoo, parce que j'aime visiter les centre commerciaux (oui je suis bizarre), et aussi parce qu'il y a là-bas un magasin d'informatique. Et il pourrait bien me venir la pulsion d'acheter de quoi ne plus passer mes soirées libres avec les chinois à Maarintalo, mais dans mon lit avec un ordi pour me réchauffer les cuisses.

Juste parce que j'y pense, en parlant de réchauffer. Le chauffage n'est toujours pas allumé, et c'est vraiment pas la peine. La toute puissance du triple-vitrage répartie en deux épaisseurs de fenêtres fait que même quand j'aère plusieurs heures par jour (ie : quand j'oublie la fenêtre ouverte le matin), la chaleur du reste du bâtiment suffit à chauffer ma chambre, et que la couette est limite de trop.

D'ailleurs, ma responsable international du département, quand je suis allé la voir à propos de la validation de mon plan d'étude, a fini par me parler de sa fille qui est allée en France, et qui s'est caillée en Bretagne, parce que en Finlande, la température dans la maison c'est toujours autour de 20 degrés, alors que en Bretagne, apparemment, on enfile un pull de plus, et on se contente de 15. Mais c'est vrai qu'ici, les logements sont toujours très bien isolés, donc je suppose qu'avec autant voire moins de chauffage, on a des meilleures températures dans les maisons. On pourrait en prendre de la graine, ça ferait des économies.

Bon, j'ai comme l'impression que ça fait beaucoup de texte, tout ça. À vous les studios !

samedi 20 septembre 2008

Courir dans la boue, et marcher dans l'herbe

Jeudi soir, les trois guildes de la faculté, soit SIK, Inkubio (Bioinformation) et AS (Automatique et Systèmes), se sont réunies pour les Hölympialaiset, ce qui apparemment est un jeu de mot qui veut dire plus ou moins olympiades de l'absurde. C'était, en gros, un tournoi par équipes où il fallait faire plein de jeux idiots, à caractère vaguement sportif.

J'ai raté le début, parce qu'il était presque 17h et que je n'avais pas encore pris mon petit déjeuner, par un concours de circonstances malheureux (en gros, comme la veille je m'étais couché tard, je me suis levé au dernier moment pour aller en cours à 12h30, et ensuite en sortant de cours à 16h, les restaurants étaient fermés, et j'ai trainé). Donc je suis d'abord allé chez moi absorber une grosse assiette de pâtes pour avoir la pêche pour courir dans la boue. Car oui. Il y avait de la boue. Pas tant que ça, en fait, mais c'était à Ossinlampi, le petit étang à côté de Sähkötalo (le bâtiment de mon département). Et là, l'herbe est très épaisse, et gorgée d'eau, quand il a plu la veille, et l'avant veille, et même surement l'avant avant veille. Donc quand on bouge beaucoup ça va, mais quand on piétine un peu, ça devient vite gadouilleux... Et l'un des jeux consistait à piétiner, justement, en tournant autour d'une buche, puis essayer de dégommer une quille avec un numéro pour avoir un bonus de temps (avec la tête qui tourne), puis courir, faire le tour d'un arbre, puis d'un autre, et d'un troisième, et revenir passer le relai au suivant, qui depuis le début tournait en rond autour de sa buche. Un autre jeu consistait à faire un parcours dans un bout de forêt très dénivelé, en portant un des membres, puis d'aller faire un slalom entre des arbres. Y'avait un concours de statues, un grimpage aux arbres, une course à skis sur le bitume, avec le retour en patinette dans l'herbe épaisse, des jeux à base d'oeufs éclatés (que j'ai soigneusement évités), et d'autres dont je n'ai même pas compris le principe, malgré les efforts de traduction de mes co-sportifs. Une fois tout ça fini, direction Rantasauna (ça vous rappelle rien ?) pour se détendre un peu.

Il se trouve que là, je leur ai fait faux bond pendant un moment, parce que j'avais rendez-vous à 20h chez Heta (attention mémoire : c'est elle qui m'avait expliqué les règles du (ou de la) kyykkä, le jeu de quilles (plus ou moins) auquel nous avions joué pendant la soirée grillades et pancakes. Et c'est elle qui m'avait demandé si je savais jouer au whist. Donc, voilà. Je suis allé chez elle où j'ai retrouvé Juulia (responsable international de la guilde) et Anna (co chargée de la culture de la guilde, avec Heta) pour jouer au Whist, Rikiki, Ascenseur, et le milliers d'autres noms que porte ce jeu. Très marrant de se retrouver dans une vraie chambre de fille, bien décorée de partout, avec un vrai lit, etc. Et surtout de pouvoir passer un moment avec des vrais finlandais (finlandaises pour le coup). C'était très culturel. Et amusant. Et caetera.

Puis après avoir joué un moment, et à la fin de la partie, en fait, nous sommes tous ensemble allés au sauna rejoindre les autres, en faisant toutefois chacun un détour par nos chambres respectives pour emporter le nécessaire. Une serviette, donc. Et aussi un sandwich au fromage, mon déjeuner (à 22h).

Surprise, mon groupe a gagné les Hölympialaiset ! Trop forts, nous. Autant dire que pendant mon absence, le reste de mon groupe s'est occupé à boire de la bière, beaucoup de bière, et que à Rantasauna ne manquait pas d'ambiance. Bien-sûr, j'ai passé la soirée à alterner entre sauna et pièce centrale, et à exhiber notre magnifique trophée, une peluche de vache (Inkubio) attachée à un camion en peluche (AS) avec un cable électrique (SIK), trophée quasi millénaire qui se passe d'année en année aux plus vaillants fuksit. J'en ai aussi profité pour faire remplir ma carte de fuksi par les fuksikapteenit en pipeautant un peu, parce que j'avais oublié de l'ammener à la plupart des évènements précédents, donc il a fallu que je prouve que j'y étais... J'ai aussi pris mon diner là-bas, enfin, à minuit, parce que trois repas par jour, c'est important...

Et puis quand même, il a fallu rentrer à la maison (marcher 200 mètres, donc) pour dormir un peu, et se lever à 9h pour aller écouter ce bon vieux Timo Korhonen nous parler de couches TCP/IP, de routeurs et switchs, de paquets UDP et de réseaux ad-hocs. Oui oui, c'est des vraies choses, et c'est ce que j'étudie. Yay !

L'après-midi, j'ai rejoint Lissu à Helsinki pour faire cette fameuse première visite de la ville, parce que quand même, ça fait trois semaines que je suis là et je n'en ai vu que deux rues, et sous la pluie. Des grandes et belles rues, soit, mais sous la pluie et avec des gens qui ne pensaient qu'à une chose : trouver un McDonald's. Et donc, alors que le temps était plutôt clément, nous errâmes autour de Töölönlahti, un des bouts de mers dans la ville, dans un parc fort joli plein de lapins et d'oiseaux. Les lapins sont d'ailleurs des lapins domestiques retournés à l'état presque sauvage, et ils sont tout petits et très mignons. Nous vîmes des ports, des bateaux, des beaux bâtiments et des grandes rues larges et rectilignes. Puis de retour en centre ville, nous nous arrêtâmes dans un grand centre commercial pour y prendre un café et nous reposer les jambes, et bavarder de choses et d'autres. Observer les autochtones, leurs manières, leurs habitudes. Voir comme la ville fourmille de vie.

C'est peut-être seulement vrai en ville, mais il est amusant de voir comme les finlandais, si peu nombreux, construisent si grand. À croire que, puisqu'ils ont beaucoup de place, ils doivent l'utliser. La ville est faite de grands boulevards très larges, et de bâtiments aux facades immenses, souvent colorés. La ville s'étend sur une très grande surface et est faite de nombreux petits quartiers presque isolés, sérarés par des lacs ou des forêts. Les deux villes contigües, Espoo et Vantaa, sont encore plus étalées, comme si on avait juste donné des noms à des groupes de petites villes séparées. Ces trois villes regroupent à elles seules près d'un million d'habitants, soit un cinquième de la population du pays. Un quart de la population habite au voisinage de la côte sud du pays. C'est un peu comme partout, j'imagine, beaucoup de gens préfèrent vivre à la campagne, mais le travail est en ville. On peut d'ailleurs noter que quasiment toutes les familles ont des kesämökkit, cabanes d'été ou maisons d'été, à la campagne, où ils vont passer du temps régulièrement pour se ressourcer, et vivre au milieu de la nature pendant leurs vacances ou leurs week-ends.

Pour ramasser des champignons, par exemple...

jeudi 18 septembre 2008

La suite de encore la toute puissance du sauna

Oui, cela va surement faire office de leitmotiv au cours des temps qui viennent, mais le sauna c’est vraiment super. J’y reviens.

Le week-end fut calme et posé, voire même reposant, vu que j’ai passé mon temps à dormir, manger travailler et faire des promenades au bord de la mer. Comme il ne faisait vraiment pas beau, j’ai hésité à faire cette fameuse première vraie visite d’Helsinki. Sauf qu’à force, je crains que le temps ne s’améliore pas franchement. On verra bien. Le début de la semaine était similaire, mais avec les cours en plus, et la finition du premier devoir à la maison qui m’a pris un certain temps, voire un temps certain. Je commence à comprendre pourquoi j’ai si peu d’heures de cours sur mon emploi du temps, et que j’obtiens quand même le même nombre de crédits en un an qu’à Centrale, où j’avais 6 à 8 heures de cours par jour… J’ai aussi fait une lessive (attention je donne dans le passionnant) et fait les courses (je peux même ajouter qu’un soir, j’ai mangé une pomme).

Vous l’aurez compris, là n’est pas l’intérêt.

Les choses intéressantes c’est d’avoir passé mon lundi soir à bavasser chez une amie, d’avoir expérimenté le travail en groupe avec des tchèques et des indiens (le multiple changement d’accents est très très très fatigant, plus le fait qu’on a chacun une éducation scientifique différente, donc une manière différente de parler de la même chose), d’avoir un amphi qui saute mercredi, donc toute la journée pour dormir, et la soirée du mercredi.

TKY organisait une soirée sauna pour tous les locataires de leurs logements, soit quasiment tout le village des teekkarit. C’était à Rantasauna, et c’était blindé. Le concept c’était une bière gratos, du miam gratos, et par conséquent douze milliards de jeunes qui se ruent dans une petite salle. Il y avait une file d’attente tellement longue que j’ai abandonné tout espoir de manger gratuitement ce soir, et je suis allé directement au sauna.

Première nouveauté : il y avait beaucoup de finlandais, ce soir, et pas seulement des étrangers comme à certains des évènements précédents. Donc c’était sauna pur et dur, mixte, tout le monde à poil, et à ajouter de l’eau tout le temps sur les pierres pour avoir bien chaud… Et bien c’était presque une nouvelle expérience. L’immersion dans cette ambiance nouvelle était magique. Dans le tableau, seuls les étrangers timides en maillot de bain faisaient tâche. Et c’est pas qu’une question de voir des garçons et des filles tous nus. C’est surtout le naturel avec lequel tout le monde parle, se déplace, entre et sort, lance de l’eau, s’interpelle, s’amuse, etc.

Alors bien entendu, c’est rare que les gens parlent Anglais, sauf quand les étrangers fanfaronnent et essayent de faire parler d’eux. Donc je ne comprends pas grand-chose. Mais c’est quand même très agréable de se laisser porter par les discussions, les ambiances, les mouvements. Le langage viendra plus tard, et il n’est même pas toujours nécessaire pour passer un bon moment ensemble.

Jusqu’à 23h, le grand sauna était mixte et le petit était réservé aux filles. Après 23h, les deux étaient mixtes et j’ai pu essayer le fameux « petit côté » de Rantasauna, qui est effectivement beaucoup plus petit (à 8 c’est déjà difficile d’être assis), mais chauffé au bois, et beaucoup plus chaud… Alors on y reste moins longtemps parce que c’est plus difficile de respirer, et on a les naseaux qui brûlent assez vite, mais c’est aussi bien plus agréable. J’ai même découvert un truc que je ne connaissais pas, c’est le frisson de chaleur. D’habitude on frissonne quand on a froid. Enfin, je ne sais pas pour vous, mais pour moi le frisson c’est plutôt associé au froid… Et bien là, quand il fait déjà 90, 95 degrés, et qu’un brave finlandais lance une louche d’eau sur les pierres, et que la chaleur monte d’un coup, brûle le bout des oreilles, le dos, le cou, que les yeux se troublent à cause de la transpiration, et que l’air brûlant s’engouffre dans les poumons… Alors arrive une sorte de frisson qui remonte du bas du dos et arrive jusque dans les joues… C’est magique. Et puis il y a toujours un rigolo qui va faire tourner une serviette près du plafond pour remuer l’air le plus chaud qui s’y trouve, et des petits malins qui se soufflent dessus les uns les autres pour se donner encore plus chaud. Oui, parce que à cette température là, quand on se souffle dessus, c’est brûlant. Et puis si on a eu la bonne idée d’amener un verre d’eau fraiche à l’intérieur, c’est tellement agréable de boire un peu. Et même si l’eau est déjà surement plus que tiède, on jurerait qu’elle sort du frigo.

J’imagine que de loin la description n’évoque pas grand-chose. Et que c’est le genre d’expérience que l’on comprend qu’après avoir essayé. Mais on se sent tellement bien après. Certains disent que c’est un peu comme après avoir fait du sport, mais sans courbatures ni fatigue. Je ne peux pas confirmer, je ne sais pas vraiment ce que c’est le sport. Mais ce qui est sûr, c’est qu’après, emmitouflé dans les vêtements chaud, sur le trajet du retour dans le froid sibérien (non, pas encore, mais il doit faire 5 ou 6 degrés la nuit en ce moment), le monde prend une couleur différente, un calme nouveau, et après une douche, le lit est le meilleur endroit du monde.

Jusqu’à ce que le réveil sonne. Allez, au boulot.

lundi 15 septembre 2008

La très grande puissance du sauna

Vendredi soir, c’était sauna international. Rien de bien spécial, juste un bon moment ensemble, avec jeux de société, salades de pâtes et discussions variées, puis bien-sûr sauna. Sauna qui, d’après les experts n’était vraiment pas assez chaud, et ne fonctionnait probablement pas bien. Soit. Je veux bien les croire, mais il me semblait déjà bien tempéré… Pour prouver leurs dires, ils nous ont conduits à l’extérieur, où entre-temps quelqu’un avait amené une sorte de petite merveille. Une vision magique.

Les locaux, et surtout ceux qui sont plutôt du côté organisation, aiment bien nous répéter que ce qui fait un bon village d’étudiant en Finlande, c’est de réussir à surprendre les nouveaux arrivants tout au long de l’année, et les garder dans un état d’émerveillement constant.

Là, je dois dire que c’était réussi. En fait quelques minutes avant, un copain tchèque qui venait de l’extérieur nous avait prévenu, mais étrangement, le mot n’était pas vraiment passé. C’était presque trop surnaturel. Et pourtant. Et pourtant.

Le minibus transformé en sauna. Oh que oui. Je n’invente rien, j’ai même des photos. Magnifique. L’intérieur est aménagé comme un petit sauna, avec les bancs en bois et le poêle (au bois, d’ailleurs, contrairement aux électriques que j’avais déjà vus) au milieu. Super. On y est resté un moment. C’est vrai qu’on s’y sent tellement bien.

Aujourd’hui lundi, j’ai retrouvé le sauna roulant plus loin, à côté de mon bâtiment de cours. Il avait servi à d’autres, toute la nuit durant. Je ne sais pas trop à qui il est, ni qui le déplace, mais on dirait presque qu’il a une âme propre. Ah, c’est beau.

Dans un tout autre registre, j’ai commencé mes devoirs, et c’est pas de la tarte (aux fraises). Donc voilà, je travaille (ca vous étonne ?), mais c’est des choses qui me plaisent, donc tout va bien.

Et sinon, en parlant de photos, pour ceux à qui je n’ai pas encore dit, je vais mettre (partiellement) mes photos ici : http://picasaweb.google.fr/Castux/ . Il y en a déjà quelques unes, et la suite arrive. Voilà !

jeudi 11 septembre 2008

Mercredi 10 septembre 2008, et un bout du jeudi

Réveil en douceur pour aller au premier et dernier amphi de la journée, à midi, qui parlait de trucs que j’aime bien comme des densités spectrales de puissance, signaux déterministes, bruits blancs et auto corrélation. Une fois n’étant pas coutume, c’est surtout l’après midi qui a compté. C’était AlwariRock, un concert en plein air, sur la grande place herbeuse devant le bâtiment principal. En fait c’est surtout l’ouverture officielle de l’année universitaire. Il y avait une sorte de réception et des amphis, mais tous en Finnois donc j’ai préféré dormir… Donc sur le campus on a croisé des vieux (genre vraiment vieux) avec leurs casquettes de teekkarit, et même quelques mamies en haalarit. Bon esprit. Et puis il y avait probablement de la population locale attirée par les concerts. C’était des groupes connus, apparemment. S’ils le disent…

Donc à partir de 16h il y a eu plusieurs groupes, la plupart pas mal du tout. Notamment un groupe de presque vieux qui jouaient du folk-rock finlandais super chouette, et un groupe de mecs complètement barrés qui ont repris tous les grands classiques des années 80 en Finlande. Donc la foule en délire chantait tout le temps, et bougeait, et était super contente malgré la froidure de la nuit. Moi j’avais pas froid avec ma super polaire sous les haalarit. Indestructible.

Avant le concert, il y eu, quand même, un évènement important. C’était le combat de tir à la corde entre les fuksit de ma guilde, SIK, et toutes les autres fuksit des autres guildes réunies, dont KIK les futurs ingénieurs en mécanique. Il devait bien y avoir 300 personnes qui tiraient sur une corde, c’était plutôt marrant. Bon, on a perdu, mais le bureau de la guilde a gagné contre les autres bureaux. Très amusant aussi de serrer la main de tous ses adversaires, un par un, en suivant la corde, chacun de son côté. Et puis le pseudo entrainement qu’on avait fait juste avant, avec les rigolos du bureau de la guilde, valait le coup d’œil.

Ensuite à 21h ou plus, fête et concert à Smökki, où j’ai encore retrouvé toute la bande, plus certains de la veille comme un finlandais dont les gens disent qu’on pourrait être jumeaux, ce qui est fortement exagéré. Et enfin, j’ai réussi à m’incruster ou me faire incruster à trois afterparties, dont une dans un appart entièrement reconverti en boite de nuit (je ne sais pas trop où ils dorment) mais pas très très sympa, puis un truc similaire à l’étage du dessous, et enfin dans la pièce du club de brassage de bière, où on est resté loooongtemps. Je crois qu’il était 6h quand on est partis, Lissu et moi. En tout cas il faisait jour et y’avait des écureuils partout, et des lapins. Et ca c’est plutôt cool. Et bien sûr j’avais Finnois à midi et demi. Jeudi, donc. Comme j’étais le seul binôme tout seul (monôme, donc), j’ai répété les dialogues avec la prof, au lieu de mon voisin, et elle a dit que j’avais une prononciation très naturelle et authentique. Si ca c’est pas la classe…

D’ailleurs, instant culture, les finlandais finnophones ont une relation assez particulière avec leur langue. Ils y sont très attachés, parce que c’est lié à leur quête d’identité nationale, leur indépendance. Les finlandais considèrent souvent leur langue difficile mais précieuse. Il y a très peu de mots empruntés à d’autres langues. Quand ils le peuvent, ils en inventent des nouveaux, qui sonnent vraiment finlandais. Et même si ils parlent presque tous Anglais, ils apprécient beaucoup que les étrangers fassent l’effort d’essayer de parler en Finnois, quitte à finir autrement si on ne se comprend pas (« bondour, ne combrend bas »). Et bien sûr ils n’aiment pas le Suédois, qui en tant que langue nationale est obligatoire à l’école, ce qui embête tous les jeunes qui ont la flemme d’avoir encore quelque chose d’autre à apprendre, et qui ne leur servira à rien. Mais c’est comme ca. Je suis en train de penser que je n’ai pas rencontré de suédophones encore, à part les quelques gusses de la piscine.

Et aussi, souvent, les finlandais ne comprennent pas bien pourquoi on peut avoir envie de venir vivre dans leur pays. On me l’a beaucoup demandé, en une semaine à peine. C’est assez amusant, ce concept de l’herbe est toujours plus verte ailleurs (mais littéralement, je ne sais pas comment elle pourrait être plus verte qu’ici… L’herbe brille presque dans le noir tellement elle est fluo). En général ils se plaignent de l’hiver qui est très sombre, mais quand ils n’ont pas de vrai hiver (comme c’était le cas l’an dernier) ils sont déçus et espèrent que ce sera mieux l’an d’après.

J’espère que cet hiver sera un pur hiver de gros bourrin nordique. Avec la neige et les -15 degrés et tout… Et puis sinon, j’irai faire un tour à Rovaniemi, là-haut, dans le nord.

Je veux de la neige !