Réveil en douceur pour aller au premier et dernier amphi de la journée, à midi, qui parlait de trucs que j’aime bien comme des densités spectrales de puissance, signaux déterministes, bruits blancs et auto corrélation. Une fois n’étant pas coutume, c’est surtout l’après midi qui a compté. C’était AlwariRock, un concert en plein air, sur la grande place herbeuse devant le bâtiment principal. En fait c’est surtout l’ouverture officielle de l’année universitaire. Il y avait une sorte de réception et des amphis, mais tous en Finnois donc j’ai préféré dormir… Donc sur le campus on a croisé des vieux (genre vraiment vieux) avec leurs casquettes de teekkarit, et même quelques mamies en haalarit. Bon esprit. Et puis il y avait probablement de la population locale attirée par les concerts. C’était des groupes connus, apparemment. S’ils le disent…

Donc à partir de 16h il y a eu plusieurs groupes, la plupart pas mal du tout. Notamment un groupe de presque vieux qui jouaient du folk-rock finlandais super chouette, et un groupe de mecs complètement barrés qui ont repris tous les grands classiques des années 80 en Finlande. Donc la foule en délire chantait tout le temps, et bougeait, et était super contente malgré la froidure de la nuit. Moi j’avais pas froid avec ma super polaire sous les haalarit. Indestructible.

Avant le concert, il y eu, quand même, un évènement important. C’était le combat de tir à la corde entre les fuksit de ma guilde, SIK, et toutes les autres fuksit des autres guildes réunies, dont KIK les futurs ingénieurs en mécanique. Il devait bien y avoir 300 personnes qui tiraient sur une corde, c’était plutôt marrant. Bon, on a perdu, mais le bureau de la guilde a gagné contre les autres bureaux. Très amusant aussi de serrer la main de tous ses adversaires, un par un, en suivant la corde, chacun de son côté. Et puis le pseudo entrainement qu’on avait fait juste avant, avec les rigolos du bureau de la guilde, valait le coup d’œil.

Ensuite à 21h ou plus, fête et concert à Smökki, où j’ai encore retrouvé toute la bande, plus certains de la veille comme un finlandais dont les gens disent qu’on pourrait être jumeaux, ce qui est fortement exagéré. Et enfin, j’ai réussi à m’incruster ou me faire incruster à trois afterparties, dont une dans un appart entièrement reconverti en boite de nuit (je ne sais pas trop où ils dorment) mais pas très très sympa, puis un truc similaire à l’étage du dessous, et enfin dans la pièce du club de brassage de bière, où on est resté loooongtemps. Je crois qu’il était 6h quand on est partis, Lissu et moi. En tout cas il faisait jour et y’avait des écureuils partout, et des lapins. Et ca c’est plutôt cool. Et bien sûr j’avais Finnois à midi et demi. Jeudi, donc. Comme j’étais le seul binôme tout seul (monôme, donc), j’ai répété les dialogues avec la prof, au lieu de mon voisin, et elle a dit que j’avais une prononciation très naturelle et authentique. Si ca c’est pas la classe…

D’ailleurs, instant culture, les finlandais finnophones ont une relation assez particulière avec leur langue. Ils y sont très attachés, parce que c’est lié à leur quête d’identité nationale, leur indépendance. Les finlandais considèrent souvent leur langue difficile mais précieuse. Il y a très peu de mots empruntés à d’autres langues. Quand ils le peuvent, ils en inventent des nouveaux, qui sonnent vraiment finlandais. Et même si ils parlent presque tous Anglais, ils apprécient beaucoup que les étrangers fassent l’effort d’essayer de parler en Finnois, quitte à finir autrement si on ne se comprend pas (« bondour, ne combrend bas »). Et bien sûr ils n’aiment pas le Suédois, qui en tant que langue nationale est obligatoire à l’école, ce qui embête tous les jeunes qui ont la flemme d’avoir encore quelque chose d’autre à apprendre, et qui ne leur servira à rien. Mais c’est comme ca. Je suis en train de penser que je n’ai pas rencontré de suédophones encore, à part les quelques gusses de la piscine.

Et aussi, souvent, les finlandais ne comprennent pas bien pourquoi on peut avoir envie de venir vivre dans leur pays. On me l’a beaucoup demandé, en une semaine à peine. C’est assez amusant, ce concept de l’herbe est toujours plus verte ailleurs (mais littéralement, je ne sais pas comment elle pourrait être plus verte qu’ici… L’herbe brille presque dans le noir tellement elle est fluo). En général ils se plaignent de l’hiver qui est très sombre, mais quand ils n’ont pas de vrai hiver (comme c’était le cas l’an dernier) ils sont déçus et espèrent que ce sera mieux l’an d’après.

J’espère que cet hiver sera un pur hiver de gros bourrin nordique. Avec la neige et les -15 degrés et tout… Et puis sinon, j’irai faire un tour à Rovaniemi, là-haut, dans le nord.

Je veux de la neige !