mardi 28 octobre 2008
L'épique popcorn pique les cornes des porc-épics.
Par Noé Falzon, mardi 28 octobre 2008 à 19:44 :: General
Pas de nouvelles, bonne nouvelle ?
Semaine(s) un poil chargée(s), avec notamment des problèmes de banque, beaucoup de devoirs, deux examens à préparer, un sitsit, des animaux, et bien sûr, des saunas.
Il y a de ça déjà deux semaines, alors que les temps étaient encore à l'insouciance, j'ai eu la joie et l'honneur de participer au barbecue de clôture de la saison des barbecues, à Rantasauna. Donc j'ai mangé des saucisses, et j'ai sué, en gros.
Plus différent et moins pareil, toujours il y a deux semaines, je suis allé à mon second sitsit. Celui-ci était un spécial célébrons l'amitié entre les guildes, puisque c'était l'annuel SIK-KIK sitsit (KIK, vous vous rappelez, c'est les mécanos). Et pour l'occasion, il fallait venir avec les haalarit. Et pour préparer ça, j'ai été cordialement invité à une pré-fête de couture de badges pour haalarit. Oh que oui. Donc plein de gens, chez Anna, à coudre tant bien que mal leurs badges, tout en regardant un teen movie américain idiot. Très très étrangement, les garçons s'en sont sorti bien plus mal que les filles (hein, comme quoi les vieux clichés... sont bien fondés), et en deux heures, j'ai glorieusement cousu deux badges. Mais c'est pas facile quand même, parce que on peut pas toujours accéder aux deux faces du tissu, et en plus c'est super épais ces machins là. Et puis la dernière fois que j'ai cousu quoi que ce soit, c'était pour relier un livre alors bon...
Le sitsit lui-même était précédé d'un apéro-cocktail-chépaquoi dans la salle d'un sauna du village, où une flûte de je ne sais quoi était offerte, et où il y avait une sorte de cérémonie rituelle qui semble être effectuée à chaque sitsit SIK-KIK, où les membres des bureaux des guildes, et fuksikapteenit doivent se donner en spectacle de manières diverses (chansons, blagues...). Malgré les explications de Juulia, c'est resté fort obscur. Et en Finnois. Donc c'est devenu plus intéressant quand nous nous sommes dirigés vers Smökki, pour prendre place le long des longues tables savamment préparées. Il y avait des couleurs différentes pour essayer de mélanger les SIK (blancs) et les KIK (roses), mais il était assez difficile de faire ça ET d'alterner filles et garçons. D'autant plus que je devais absolument parvenir à rester parmi les gens que je connaissais, pour éviter la situation un peu désespérante de la fois dernière. Ça a plutôt bien réussi, vu que j'étais en face d'Anna, assis entre deux demoiselles, et avec Juulia et Heta pas loin, et ma tutrice en face à droite. Oh yeah ! Qu'il n'y ait quasiment pas de rose à notre table ne m'a pas paru bien grave, à ce moment là...
Le reste du repas a été assez similaire à la fois précédente, mais avec la possibilité plutôt agréable de converser avec mes voisins. Voisines, en fait. Et le fait aussi que contrairement à la dernière fois où il n'y avait quasiment que des fuksit, là c'était des « vieux » qui ont l'habitude, et donc se lâchent beaucoup plus. Et ils ont gardé leurs (nos ?) verres bien pleins avec les bouteilles qu'ils ont amené eux mêmes, aussi... Donc on s'est bien marrés. Y'a même eu un instant où j'ai eu le plus énorme fou-rire depuis très longtemps, quand on a chanté une chanson en Anglais (rare) dont les paroles étaient plus que limites et donc très droles. Surtout que juste avant, il y a eu le spectacle de la soirée, mais c'était un comique. Donc moi j'ai pas beaucoup ri. Alors toute cette tension des gens autour de moi qui riaient s'est accumulée et a explosé lors de cette chanson fort idiote. Fou-rire à en pleurer. Bref. Je m'en souviendrai longtemps. Et j'étais content, je me souvenais de quelques airs. Pas des paroles, évidemment.
La soirée s'est finie au sauna où il y avait eu le cocktail. Mais je ne suis pas allé au chaud, j'ai préféré discuter avec tous ces braves gens. J'ai notamment eu une longue conversation avec ma tutrice, passablement alcoolisée, qui nous a permis de nous connaître beaucoup mieux que lors des rencontres purement utiles du début de l'année. Et c'était chouette parce que c'est une chouette fille, chose que je n'avais pas eu l'occasion de reconnaître auparavant.
Le lendemain, une partie de ces belles gens avait un second sitsit, le tyttösitsit (qui comme son nom l'indique, si si, est réservé aux filles). L'après-fête était par contre ouverte à tous, et il y avait un concert à Smökki, et comme c'est un peu à 100 mètres de chez moi, j'aurais été bête de ne pas aller voir. Le concert était très bien commencé, mais a duré 4 ou 5 chansons seulement, donc c'était un peu frustrant. Et puis ensuite il y avait un paquet de filles bien habillées légèrement ivres qui dansaient sur de la musique pourrie, et malgré le fait que je connaisse quelques personnes, c'est devenu très vite barbant, et je suis retourné dans l'univers solitaire mais confortable de ma maison. Il paraît que cette fête est surnommée « soirée filles timides ». Effectivement.
Semaine suivante, encore et encore du travail, les devoirs à la maison continuent d'affluer, et l'imminence des examens pèse comme une épée de Damoclès sur nos pauvres têtes d'étudiants malheureux. Pour compenser, et pour une fois de plus, faire fondre les problèmes (la banque n'a pas aidé) comme beurre au soleil, direction sauna. Le M/N-sauna, pour sauna-G/F. Les filles avaient apparemment une soirée vente-dans-le-style-tupperware pour des... outils d'amusement personnel féminin, tandis que les garçons avaient une soirée jeux-vidéo-bière. Quelle drôle d'idée. Il s'est en fait avéré que c'était juste un seul jeu vidéo, et que ce jeu vidéo était Guitar Hero, et que ma présence s'est donc résumée à hanter le sauna. C'était à Otakari 20, sauna qui a la particularité d'être partagé entre deux salles (petit côté et grand côté...). Et de l'autre côté, si j'ai bien compris, c'était réunion du club jaloviina. J'ai surement mal compris, mais le club se réunit juste pour boire du (de la ?) jaloviina. Au début c'était assez marrant, ils chantaient dans le sauna et tout. Quand ça commençait à plus tenir debout autour des pierres chauffantes, j'ai considéré qu'il était plus sage de déplacer ma personne ailleurs.
Et puis voilà, c'est tout. Rien de plus, désolé. Comme je l'ai dit, examens obligent. Depuis ce week-end, je fais des sessions révisions à Maari, et j'ai vaguement l'impression de ne jamais avoir autant travaillé de ma vie. 6 ou 7 heures d'affilée par jour ça me fait des frissons partout. Beurk.
Donc pour ne pas parler des choses qui fâchent, voilà plutôt quelque faits amusants.
Depuis le passage à l'heure d'hiver, le soleil se couche à 16h30. Maintenant, les écureuils sont gris. Il y a eu une période de deux semaines où je n'en ai pas vu un seul, et maintenant ils sont gris. Je suppose que c'est les mêmes qui ont changé de couleur, mais j'aime bien imaginer que les écureuils d'été ont été rangés, et qu'on a sorti les écureuils d'hivers... C'est mignon comme tout. Les lapins, eux, n'ont pas changé de couleur. Je me suis fait un ami oiseau. Quand il fait beau, ou même pas beau, mais sans pluie, j'ouvre ma fenêtre, pour aérer la chambre. Et depuis quelques temps, il y a un petit oiseau jaune et bleu qui vient se poser sur le rebord de fenêtre de temps en temps. Et de temps en temps, il vient même se poser sur le rebord interne de la fenêtre, au dessus du radiateur. Et puis il se balade sur la planche. Et puis des fois il vient même visiter le reste de la chambre, et picorer des trucs pas picorables. Complètement adorable. Il est venu deux fois jusqu'à l'intérieur. Trop bien. La Finlande, le pays de la nature. Bon, depuis il fait un temps de chien et il pleut à verses, donc j'évite de garder ma fenêtre ouverte tout le temps. Mais j'espère qu'il reviendra...
L'autre midi, je mangeais tout seul dans le bâtiment d'élec, entre deux sessions Maari, et j'étais seul à ma table, au milieu de deux tables vides. Et ce type en costume cravate vient se poser juste en face de moi. À ma table. Devant. Juste là, devant... Allô ? Alors peut-être que je suis en train de devenir finlandais, mais il me semble que même pour un point de vue français, c'est zarbi. Normalement, le finlandais s'assied à la place, dans la salle entière, où il pourra maximiser sa distance moyenne avec tous les autres occupants. Au pire, si aucune autre table est libre, il laisse toujours latéralement deux places avec celui qui y est déjà. Si il ne peut vraiment pas, il hésite... Et puis il évite tout contact oculaire... Dans le bus c'est même assez fendard, quand on s'assoit à côté de quelqu'un, il se recroqueville complètement dans sa coquille, et essaye de passer à travers la vitre, espérant qu'il arrivera à développer instantanément l'osmose chair-silicium !
J'exagère.
Mais, tout de même, ce type a effectivement choisi la place la plus absurde de tous les temps. En face de moi. Et je dois avouer que j'étais très mal. Super super bizarre. Je me suis dépêché de finir mon repas, et de partir sans un regard en arrière. Toutes proportions gardées, je pense que je comprends ce que veulent dire les finlandais quand ils disent que c'est impoli de parler à quelqu'un qui est seul et tranquille. Et ces histoires de distances différentes selon les cultures. Mes confrères centraliens se souviennent certainement de cet épisode épique où lors d'une soirée, une brésilienne fort jolie a entrepris de me raconter sa vie, et l'a fait à environ 15 centimètres de moi... Ben idem ici. On ne se touche pas, on se parle de plus loin que la moyenne française (et par la force des choses, que la moyenne brésilienne...), et on ne s'assoit pas devant ou à côté de quelqu'un que l'on ne connait pas quand on peut faire autrement. Mince quoi, il était bizarre ce gars ! :D
Allez, un dernier épisode de ma passionnante vie, qui justifie le titre de cette note, j'ai vécu récemment le popcorn le plus épique de ma vie. Au final ça s'est résumé à poser le sachet dans le micro-onde et manger salement devant Die Hard 3. Mais avant ça, je me suis promis de traduire les instructions en entier. Ben oui, même si mettre un sachet dans le kro-onde ne nécessite pas une toque de chef ni un diplôme de physique fondamentale, ils se sentent obligés de donner des instructions sur au moins 10 paragraphes. Et à moitié pour avoir la conscience tranquille (des fois que le popcorn finlandais nécessite une manipulation spéciale) et à moité pour pratiquer un peu, j'ai donc traduit. Ça m'a pris une bonne heure.
Mais alors, quand on l'a mérité à ce point là... Le popcorn... C'est vachement bon !