Bons baisers d'Helsinki

mardi 28 octobre 2008

L'épique popcorn pique les cornes des porc-épics.

Pas de nouvelles, bonne nouvelle ?

Semaine(s) un poil chargée(s), avec notamment des problèmes de banque, beaucoup de devoirs, deux examens à préparer, un sitsit, des animaux, et bien sûr, des saunas.

Il y a de ça déjà deux semaines, alors que les temps étaient encore à l'insouciance, j'ai eu la joie et l'honneur de participer au barbecue de clôture de la saison des barbecues, à Rantasauna. Donc j'ai mangé des saucisses, et j'ai sué, en gros.

Plus différent et moins pareil, toujours il y a deux semaines, je suis allé à mon second sitsit. Celui-ci était un spécial célébrons l'amitié entre les guildes, puisque c'était l'annuel SIK-KIK sitsit (KIK, vous vous rappelez, c'est les mécanos). Et pour l'occasion, il fallait venir avec les haalarit. Et pour préparer ça, j'ai été cordialement invité à une pré-fête de couture de badges pour haalarit. Oh que oui. Donc plein de gens, chez Anna, à coudre tant bien que mal leurs badges, tout en regardant un teen movie américain idiot. Très très étrangement, les garçons s'en sont sorti bien plus mal que les filles (hein, comme quoi les vieux clichés... sont bien fondés), et en deux heures, j'ai glorieusement cousu deux badges. Mais c'est pas facile quand même, parce que on peut pas toujours accéder aux deux faces du tissu, et en plus c'est super épais ces machins là. Et puis la dernière fois que j'ai cousu quoi que ce soit, c'était pour relier un livre alors bon...

Le sitsit lui-même était précédé d'un apéro-cocktail-chépaquoi dans la salle d'un sauna du village, où une flûte de je ne sais quoi était offerte, et où il y avait une sorte de cérémonie rituelle qui semble être effectuée à chaque sitsit SIK-KIK, où les membres des bureaux des guildes, et fuksikapteenit doivent se donner en spectacle de manières diverses (chansons, blagues...). Malgré les explications de Juulia, c'est resté fort obscur. Et en Finnois. Donc c'est devenu plus intéressant quand nous nous sommes dirigés vers Smökki, pour prendre place le long des longues tables savamment préparées. Il y avait des couleurs différentes pour essayer de mélanger les SIK (blancs) et les KIK (roses), mais il était assez difficile de faire ça ET d'alterner filles et garçons. D'autant plus que je devais absolument parvenir à rester parmi les gens que je connaissais, pour éviter la situation un peu désespérante de la fois dernière. Ça a plutôt bien réussi, vu que j'étais en face d'Anna, assis entre deux demoiselles, et avec Juulia et Heta pas loin, et ma tutrice en face à droite. Oh yeah ! Qu'il n'y ait quasiment pas de rose à notre table ne m'a pas paru bien grave, à ce moment là...

Le reste du repas a été assez similaire à la fois précédente, mais avec la possibilité plutôt agréable de converser avec mes voisins. Voisines, en fait. Et le fait aussi que contrairement à la dernière fois où il n'y avait quasiment que des fuksit, là c'était des « vieux » qui ont l'habitude, et donc se lâchent beaucoup plus. Et ils ont gardé leurs (nos ?) verres bien pleins avec les bouteilles qu'ils ont amené eux mêmes, aussi... Donc on s'est bien marrés. Y'a même eu un instant où j'ai eu le plus énorme fou-rire depuis très longtemps, quand on a chanté une chanson en Anglais (rare) dont les paroles étaient plus que limites et donc très droles. Surtout que juste avant, il y a eu le spectacle de la soirée, mais c'était un comique. Donc moi j'ai pas beaucoup ri. Alors toute cette tension des gens autour de moi qui riaient s'est accumulée et a explosé lors de cette chanson fort idiote. Fou-rire à en pleurer. Bref. Je m'en souviendrai longtemps. Et j'étais content, je me souvenais de quelques airs. Pas des paroles, évidemment.

La soirée s'est finie au sauna où il y avait eu le cocktail. Mais je ne suis pas allé au chaud, j'ai préféré discuter avec tous ces braves gens. J'ai notamment eu une longue conversation avec ma tutrice, passablement alcoolisée, qui nous a permis de nous connaître beaucoup mieux que lors des rencontres purement utiles du début de l'année. Et c'était chouette parce que c'est une chouette fille, chose que je n'avais pas eu l'occasion de reconnaître auparavant.

Le lendemain, une partie de ces belles gens avait un second sitsit, le tyttösitsit (qui comme son nom l'indique, si si, est réservé aux filles). L'après-fête était par contre ouverte à tous, et il y avait un concert à Smökki, et comme c'est un peu à 100 mètres de chez moi, j'aurais été bête de ne pas aller voir. Le concert était très bien commencé, mais a duré 4 ou 5 chansons seulement, donc c'était un peu frustrant. Et puis ensuite il y avait un paquet de filles bien habillées légèrement ivres qui dansaient sur de la musique pourrie, et malgré le fait que je connaisse quelques personnes, c'est devenu très vite barbant, et je suis retourné dans l'univers solitaire mais confortable de ma maison. Il paraît que cette fête est surnommée « soirée filles timides ». Effectivement.

Semaine suivante, encore et encore du travail, les devoirs à la maison continuent d'affluer, et l'imminence des examens pèse comme une épée de Damoclès sur nos pauvres têtes d'étudiants malheureux. Pour compenser, et pour une fois de plus, faire fondre les problèmes (la banque n'a pas aidé) comme beurre au soleil, direction sauna. Le M/N-sauna, pour sauna-G/F. Les filles avaient apparemment une soirée vente-dans-le-style-tupperware pour des... outils d'amusement personnel féminin, tandis que les garçons avaient une soirée jeux-vidéo-bière. Quelle drôle d'idée. Il s'est en fait avéré que c'était juste un seul jeu vidéo, et que ce jeu vidéo était Guitar Hero, et que ma présence s'est donc résumée à hanter le sauna. C'était à Otakari 20, sauna qui a la particularité d'être partagé entre deux salles (petit côté et grand côté...). Et de l'autre côté, si j'ai bien compris, c'était réunion du club jaloviina. J'ai surement mal compris, mais le club se réunit juste pour boire du (de la ?) jaloviina. Au début c'était assez marrant, ils chantaient dans le sauna et tout. Quand ça commençait à plus tenir debout autour des pierres chauffantes, j'ai considéré qu'il était plus sage de déplacer ma personne ailleurs.

Et puis voilà, c'est tout. Rien de plus, désolé. Comme je l'ai dit, examens obligent. Depuis ce week-end, je fais des sessions révisions à Maari, et j'ai vaguement l'impression de ne jamais avoir autant travaillé de ma vie. 6 ou 7 heures d'affilée par jour ça me fait des frissons partout. Beurk.

Donc pour ne pas parler des choses qui fâchent, voilà plutôt quelque faits amusants.

Depuis le passage à l'heure d'hiver, le soleil se couche à 16h30. Maintenant, les écureuils sont gris. Il y a eu une période de deux semaines où je n'en ai pas vu un seul, et maintenant ils sont gris. Je suppose que c'est les mêmes qui ont changé de couleur, mais j'aime bien imaginer que les écureuils d'été ont été rangés, et qu'on a sorti les écureuils d'hivers... C'est mignon comme tout. Les lapins, eux, n'ont pas changé de couleur. Je me suis fait un ami oiseau. Quand il fait beau, ou même pas beau, mais sans pluie, j'ouvre ma fenêtre, pour aérer la chambre. Et depuis quelques temps, il y a un petit oiseau jaune et bleu qui vient se poser sur le rebord de fenêtre de temps en temps. Et de temps en temps, il vient même se poser sur le rebord interne de la fenêtre, au dessus du radiateur. Et puis il se balade sur la planche. Et puis des fois il vient même visiter le reste de la chambre, et picorer des trucs pas picorables. Complètement adorable. Il est venu deux fois jusqu'à l'intérieur. Trop bien. La Finlande, le pays de la nature. Bon, depuis il fait un temps de chien et il pleut à verses, donc j'évite de garder ma fenêtre ouverte tout le temps. Mais j'espère qu'il reviendra...

L'autre midi, je mangeais tout seul dans le bâtiment d'élec, entre deux sessions Maari, et j'étais seul à ma table, au milieu de deux tables vides. Et ce type en costume cravate vient se poser juste en face de moi. À ma table. Devant. Juste là, devant... Allô ? Alors peut-être que je suis en train de devenir finlandais, mais il me semble que même pour un point de vue français, c'est zarbi. Normalement, le finlandais s'assied à la place, dans la salle entière, où il pourra maximiser sa distance moyenne avec tous les autres occupants. Au pire, si aucune autre table est libre, il laisse toujours latéralement deux places avec celui qui y est déjà. Si il ne peut vraiment pas, il hésite... Et puis il évite tout contact oculaire... Dans le bus c'est même assez fendard, quand on s'assoit à côté de quelqu'un, il se recroqueville complètement dans sa coquille, et essaye de passer à travers la vitre, espérant qu'il arrivera à développer instantanément l'osmose chair-silicium !

J'exagère.

Mais, tout de même, ce type a effectivement choisi la place la plus absurde de tous les temps. En face de moi. Et je dois avouer que j'étais très mal. Super super bizarre. Je me suis dépêché de finir mon repas, et de partir sans un regard en arrière. Toutes proportions gardées, je pense que je comprends ce que veulent dire les finlandais quand ils disent que c'est impoli de parler à quelqu'un qui est seul et tranquille. Et ces histoires de distances différentes selon les cultures. Mes confrères centraliens se souviennent certainement de cet épisode épique où lors d'une soirée, une brésilienne fort jolie a entrepris de me raconter sa vie, et l'a fait à environ 15 centimètres de moi... Ben idem ici. On ne se touche pas, on se parle de plus loin que la moyenne française (et par la force des choses, que la moyenne brésilienne...), et on ne s'assoit pas devant ou à côté de quelqu'un que l'on ne connait pas quand on peut faire autrement. Mince quoi, il était bizarre ce gars ! :D

Allez, un dernier épisode de ma passionnante vie, qui justifie le titre de cette note, j'ai vécu récemment le popcorn le plus épique de ma vie. Au final ça s'est résumé à poser le sachet dans le micro-onde et manger salement devant Die Hard 3. Mais avant ça, je me suis promis de traduire les instructions en entier. Ben oui, même si mettre un sachet dans le kro-onde ne nécessite pas une toque de chef ni un diplôme de physique fondamentale, ils se sentent obligés de donner des instructions sur au moins 10 paragraphes. Et à moitié pour avoir la conscience tranquille (des fois que le popcorn finlandais nécessite une manipulation spéciale) et à moité pour pratiquer un peu, j'ai donc traduit. Ça m'a pris une bonne heure.

Mais alors, quand on l'a mérité à ce point là... Le popcorn... C'est vachement bon !

lundi 13 octobre 2008

Geekisme, cinéma et conquête du monde.

Caillomètre : il refait chaud ! Entre 5 et 13 degrés. Mais si, je vous assure il fait bon hein. C’est juste un peu vivifiant le matin, c’est tout. Et il fait beau au moins un jour sur deux.

Suite des épisodes précédents. Dimanche après-midi, j’étais chez Heini, le prétexte étant qu’elle avait besoin d’un geek pour démonter son ordinateur pour voir si elle pouvait y ajouter un lecteur de DVD. Au final je suis resté la soirée et on a mangé ensemble. Pour continuer dans le social, le soir même, Lissu est passée chez moi et on n’a pas vraiment fait attention à l’heure. À minuit et demi on bavardait encore.

Heureusement que le lendemain, je n’avais pas cours… Enfin, en principe j’avais deux heures d’exercices, mais pour des raisons obscures (et pas claires), elles ont sauté. Donc le seul moment un peu émotionnellement chargé de la journée était le repas avec mes tutrices et co-tutorés. C’était sympa hein, mais elles sont un peu focalisées sur vérifier que nos études se déroulent bien, plutôt que de nous montrer tous les petits secrets de la vie étudiante finlandaise. Enfin, c’est pas grave, je compense autrement.

Mardi soir, trop bien. Soirée ciné à Kinopoli, une petite salle de cinéma sur le campus. Comparé au ciné-club de Centrale c’est tout rikiki : seulement une vingtaine de places. Et ce n’est pas tous les soirs, organisé par un club ciné, mais plutôt, la salle se loue pour que chaque club puisse organiser ses soirées. J’ai raté le premier film (Mulholland Drive) à cause d’une conférence idiote, obligatoire et pas intéressante. Mais ensuite, de 19h à 5h, j’ai vu Trainspotting (super !), There will be blood (génial !), Rottatouille (que je connais par cœur. Et « rotta » veut dire rat en Finnois, d’où le titre traduit…), El orfanato (film d’horreur espagnol), et Lucky Number Slevin (que j’avais déjà vu, et qui est beaucoup moins intéressant la seconde fois…).

C’était très bien tout ca. À noter, les finlandais mangent au cinéma, mais vraiment. Donc de temps en temps l’immersion dans le film peut être un peu brisée. Mais bon, hein… Et puis voir des films en Anglais sous-titrés en Finnois c’est très perturbant. On a envie de lire les sous-titres, donc on les lit. On ne les comprend pas, et du coup on a oublié d’écouter. Bref au début je ratais une phrase sur deux. Surtout que dans Trainspotting ils ont des accents écossais monstrueux. Et dans El orfanato, ils parlent un peu Espagnol… Mais mes restes d’Espagnol ont suffit à me faire comprendre suffisamment pour être terrifié. À chaque fois que je vois un film qui fait vraiment peur, je me promets de ne plus jamais en regarder à nouveau. Et bien sûr je recommence… Alors je ne sais pas si c’est le contexte de la petite salle de cinéma (où on n’était plus qu’une poignée, à cette heure là) où l’émulation mutuelle des spectateurs fait monter la tension autant que le film même, mais nous étions tous terrifiés. À sursauter toutes les trente secondes, à se cacher les yeux à chaque fois que la musique devient un peu angoissante, et à carrément crier quand la morte se relève avec la machoire décrochée. A posteriori, c’était très amusant, socialement et psychologiquement parlant. Je ne sais pas quelle sorte de pulsion étrange nous pousse à nous faire peur comme cela. Mais sur le moment, c’était horrible.

Désolé pour ceux qui s’attendaient à des trucs complètement déments, le reste de la semaine a été plutôt calme. Mention particulière au sauna « international » de jeudi soir. Déjà y’avait un sauna donc c’était bien, mais j’ai revu plein d’autres étrangers. Bien sûr ils ne sont pas tous passionnants, mais il y en a que j’aime bien revoir de temps à autres. Et il y a eu un épisode complètement surréaliste où une fille, finlandaise, a fait semblant de ne pas vouloir croire que j’étais français, mais finlandais, parce que j’arrivais à prononcer le « a » comme eux, alors que c’était censé être impossible. C’était très étrange, et on a dérivé sur des délires de conquête du monde qui commencerait par la présidence de la Finlande. Enfin n’importe quoi, en fait. Et sinon j’ai testé la balade sous la pluie sur le ponton en sortant du sauna. C’est assez agréable. Mais je n’ai toujours pas osé le plongeon dans la mer. J’aime pas trop la mer quand je vois pas ce qu’il y a dedans… Surtout en pleine nuit.

Samedi soir, re-social (et oui !), je suis allé au cinéma (un vrai, cette fois) avec Heini, voir Wall-E. C’était complètement génial. Par contre, le coup des sous-titres c’était encore pire que le mardi, parce qu’au cinéma (public), les sous-titres sont en double… Finnois et Suédois. Et oui. Donc il fallait doublement ne pas regarder les sous-titres et se concentrer sur le son en VO. Heureusement qu’ils ne parlent pas beaucoup. Mais le film lui-même est vraiment super. Très émouvant, graphiquement très joli, plein de clins d’œil, etc. Et ensuite nous sommes allés au restaurant, toujours dans le centre d’Helsinki.

Oui, oui, je vous vois venir… C’est dur la vie !

samedi 4 octobre 2008

Cartes, concerts, chants et BSG

Caillomètre : ça y est, on a eu une nuit sous zéro, dans la semaine. Juste un peu de glace sur les voitures, cela dit. Sinon aujourd'hui il a fait particulièrement bon : en journée, 13 degrés, la nuit autour de 5.

Quoi de neuf docteur ? Je suis allongé dans mon lit, mon ordinateur sur les genoux, et le soleil vient de passer au dessus du bâtiment voisin, donc je suis doucement réchauffé par sa lumière douce d'hiver montant... Une autre semaine à vous raconter.

Vendredi dernier, je suis allé « visiter » le centre commercial Sello, à Leppävaara au nord d'Otaniemi, avec Anna. Donc on a fait la combinaison classique de « je te suis dans toutes les boutiques de fringues et de chaussures et de maquillage, et tu m'accordes 10 minutes dans un magasin d'informatique pour que je teste mon peut-être futur ordinateur »... On s'est bien amusés. Et de toutes façons j'adore les centres commerciaux. Y'a une sorte de magie étrange dans ces endroits. Un monde à l'interieur du monde, avec ses restaurants, ses magasins, parfois même ses hôtels... J'y passerais pas ma vie non plus hein, et je ne suis pas un grand fan de shopping, mais de temps en temps j'aime bien me laisser emporter par la foule qui vient dépenser ses sous ici. Et puis j'adore les librairies, et il y en avait une très grande, alors voilà.

Puis ensuite, pour continuer dans la même veine, et pour me faire découvrir le coin, on est allé à Tapiola, et elle m'a montré les magasins. Ah c'était culturel : la superette, les librairies, le Alko, le Stockmann, etc. C'est idiot, mais au moins maintenant je sais à peu près où chercher ce dont j'ai besoin. Donc en fait c'était même très intéressant.

Le lendemain matin, après une longue reflexion, je retourne à Sello acheter mon ordinateur. Évidemment le samedi, il y a beaucoup moins de bus, et je descend au mauvais arrêt, mais je finis quand même par y arriver. Pour repartir c'est encore plus compliqué, l'arrêt de bus est sur une sorte de bretelle d'autoroute du périf, au dessus d'une gare, et le tout dans un tel soleil que je n'arrivais pas à lire les panneaux, qui de toutes façons étaient en Finnois... Je finis par m'orienter avec la position du soleil dans le ciel. Manquait plus que le sextant... Par chance ça fonctionne à peu près et je me retrouve dans le bon bus. Le reste de la journée n'est même pas consacré à jouer avec mon nouveau joujou, parce que j'ai rendez-vous avec Tomáš pour faire un devoir à la maison. Et ça nous prend une bonne partie de l'après-midi.

Le soir j'ai rendez-vous chez Juulia pour jouer aux cartes avec le même groupe que la dernière fois. Et on s'est encore plus marré. Le jeu s'appelle La Hache, et je ne suis même pas sûr de pouvoir en donner la moitié des règles. Vraiment trop compliqué. À chaque tour Anna nous sortait une nouvelle règle spéciale (surtout quand ça l'arrangeait, d'ailleurs...) et au final, on passé plus de temps à jouer à cartes découvertes pour apprendre, qu'à vraiment jouer. Puis Juulia nous a mis dehors parce qu'elle allait à une fête avec ses collègues de travail.

D'ailleurs en parlant de travail, beaucoup beaucoup d'étudiants que j'ai rencontrés travaillent pendant leurs études. Souvent c'est pas pour payer leurs études, mais pour payer leurs loisirs, voyages, etc. Et ça fait que certains jours ou après-midis ou soirs, au lieu d'aller en cours, ils vont bosser. On se demande un peu comment ils trouvent le temps de faire tout ça. D'un autre côté ils mettent een moyenne 7 ou 8 ans à faire leurs 5 ans d'université. Je suppose que c'est un choix à faire.

Éjectés par notre hôte, nous nous retrouvons donc à trois loins de tout (sur une île entre Otaniemi et Helsinki. Le pont passe par là). Nous décidons d'aller dans le centre d'Helsinki. J'ai donc pu découvrir la vie nocture des finlandais de la capitale, quand nous avons fait une (petite) tournée des bars. C'était... instructif.

Rien de particulier le lendemain. Je prends en main mon nouvel ordinateur, et le soir je l'inaugure en regardant un film dans mon lit. Le bonheur.

Mardi, grand moment : Lakinlaskijaiset, l'une des 4 très grandes fêtes de l'année. C'est à ce moment que l'on célebre la fin de l'été, et pour marquer l'occasion, les teekkarit enlèvent leurs casquettes, et les rangent pour tout l'hiver. C'est apparemment ce que veut dire le nom de la fête : « en déposant vos casquettes » plus ou moins. C'est donc une immense fête à Dipoli, le centre de conférences de TKY, avec pleins de salles, pleins de bars, plein de musique, de concerts, un karaoké, des lounges à thèmes, etc. Pour rentrer, je retrouver Lari, mon fillot centralien, et des amis à lui. Ça a été rapide, on s'est perdus en trentes secondes, et je ne l'ai pas retrouvé de toute la soirée... Faut dire aussi, il y avait un monde monstrueux. Ça rappelle un peu les grandes fêtes à Centrale, comme le gala ou le challenge, mais au lieu qu'il y ait 1000 élèves en tout dans l'école, il y en a 15000. Je doute que tout le monde soit venu, évidemment (et le nombre inclut aussi les thésards pas drôles et ceux qui sont inscrits mais abandonnent leurs études), mais ça peut donner un ordre de grandeur.

Gigantesque. Le bâtiment lui-même a une forme complètement étrange. Aucun angle droit, aucun plafond plat, des salles à différents niveaux, des bouts d'escaliers partout... Alors quand il n'y a pas beaucoup de lumière, et de la musique très fort, et douze milliards de teerkkarit surexcités qui courent dans tous les sens, on se perd facilement. En plus, ça ne ressemble pas du tout au bâtiment tel qu'on le connait dans la journée (il y a une cantine, notemment) parce que beaucoup de parois sont amovibles. Mêmes ceux qui sont là depuis des années me disent qu'ils sont toujours paumés pendant ces fêtes. C'est assez amusant. J'ai retrouvé pleins de gens tout au long de la soirée, et j'en ai reperdu la plupart. On m'en a présenté pleins, que j'ai oubliés, et j'ai retrouvé des gens dont je ne me souvenais pas, mais qu'apparemment je connaissais. Déjà qu'en temps normal j'ai un peu du mal avec les noms et les visages, mais alors quand il y a autant de gens, et qu'ils ont des prénoms peu habituels, c'est encore pire. Niveau musique c'était pas mal du tout. J'ai soigneusement évité la partie électro boum boum (quoiqu'il y avait un moment musique Commodore 64 qui risquait d'être mythique). Il y avait aussi des groupe plutôt « très locaux » genre métal bourrin qui fait mal aux oreilles (et pourtant je déteste pas le métal hein, mais là... pff...). Mais le meilleur concert était clairement celui de Von Hertzen Brothers. Je ne connaissais pas, mais il semblerait que ce soit un groupe très célèbre en Finlande, voire le premier qu'ils exportent à l'étranger. Et j'ai complètement adoré. Ça faisait longtemps que je n'avais pas aimé un concert à ce point. Souvent, quand je vais voir un groupe que je ne connais pas, je trouve ça peu intéressant. Pas forcément mauvais, mais souvent quelconque. Ici, ça m'a vraiment parlé. C'était à la fois sombre et brillant, puissant et profond, mélodique et soigneusement construit harmoniquement. Du rock tantôt très lourd et lent, tantôt bruyant et limite épique... Enfin, super quoi. Maintenant il faut absolument que je trouve un album, en tout cas. En plus, pour aller voir ce groupe en concert, ça coûte généralement largement plus que les 10 euros que j'ai déboursé pour toute la soirée entière... Donc ça c'était super.

Et puis il y a eu le moment qui donne son nom à la soirée, à minuit. Comme dans toutes les fêtes, on éteind la lumière à minuit et tout le monde chante l'hymne des teekkarit, qui est un chant calme et lent, assez mystérieux. Et ce soir là en particulier il se chantait en tenant son chapeau au dessus de la tête. C'était un très beau moment, ces centaines de voix qui se confondaient dans un chant quasi religieux. Très émouvant en tout cas. L'an prochain ce sera moi ! :-)

La fin du concert marquait la fin de la soirée, à deux heures du matin. Oui, les soirées « officielles » finissent tôt pour les standards européens (je commence à faire comme eux et naturellement ne pas inclure la Finlande dans l'Europe...). Une espagnole m'a même dit qu'elle trouvait ça franchement insultant... Comme quoi hein, le choc des cultures...

Cela dit, je me suis retrouvé dans une afterparty avec Lissu et Juuso, son copain, et comme on n'y connaissait personne, on a passé la nuit à lutter contre le bruit (la musique pardon) discuter, ce qui n'est pas plus mal. Au final je me suis encore couché à pas d'heure. Heureusement que mon cours du lendemain commençait à midi...

Jeudi soir, j'étais pas super en forme, mais un coup de sauna et ça repart ! Trois clubs avaient réservés Rantasauna pour présenter leurs activités. J'avoue n'y être allé que pour le sauna. De toute façons quand je suis arrivé, ils avaient fini de parler, et c'était bouffe gratos (oah surprise, c'était pas marqué), et sauna. Et j'ai retrouvé le gars qui m'avait repéré avant de prendre l'avion, et qui a l'air de vivre sa vie pas trop mal ici. Et Esa, qui est juste partout. Et d'ailleurs il m'a présenté un type que j'avais reconnu comme un des quatres chanteurs du chœur pendant le fuksisitsit. Celui qui avait fait la bise à la fille très jolie qui s'ennuyait ferme. Bref. On a discuté de musique, de la fonction fédératrice du chant, des chansons paillardes, de chœurs, etc. Bien entendu, j'ai oublié son nom... Je ne suis pas resté très très longtemps, mais j'ai pu récupérer des badges pour les haalarit. Il faudrait que je lance une couture-party d'ailleurs parce que j'ai peu la flegme de faire ça tout seul. Il paraît qu'en principe les tuteurs en organisent pour leurs fuksit. Mais ma tutrice est pas toujours très disponible on va dire, et elle est tutrice internationale, donc elle doit pas avoir l'habitude de tarés comme moi qui font tous les trucs de fuksit au lieu de gentiment étudier, aller aux soirées Erasmus et repartir.

Sinon dans le genre marrant, vendredi soir, j'ai converti deux copains indiens à BattleStar Galactica, la meilleure série de tous les temps. On s'est fait une soirée pizza-télé, qui était censée s'arrêter au pilote de la série, qui dure tout de même trois heures... Mais l'addiction prenant, on a regardé la moitié de la première saison, et je suis rentré à la maison à 5h, complètement tout cassé à force d'être assis sur un lit devant un écran. Mais on s'est bien marrés, et de toutes façons cette série est géniale.

Et on arrive à maintenant, dans mon lit à taper tout ça. Le soleil est sous les nuages, malheureusement, mais c'était très agréable.

Je vais me trouver quelque chose à faire pour le week-end, au delà des devoirs... Faire les courses par exemple.